Les croyants doivent-ils être impliqués dans la politique?
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Cette étude analyse l’une des nombreuses opinions erronées sur l’Église et l’État: L’idée selon laquelle les croyants doivent être impliqués dans l’évangélisation et non la politique.
Bref, le problème avec cette opinion est que, si chaque croyant adhérait à cet enseignement évangélique plus ou moins populaire, il n’y aurait aucun croyant en exercice! Il n’y aurait aucune influence du sel et de la lumière dans une forme représentative de gouvernement.
Autrefois, je donnais foi à ce camp, mais cela a commencé à changer il y a quelques années lorsque j’ai personnellement vu comment le principal défenseur de ce point de vue, le pasteur d’une méga église du sud de la Californie, avait rassemblé sa congrégation afin de participer à une réunion du conseil municipal durant laquelle il fallait décider de l’octroi d’un permis d’utilisation des terres pour la construction d’une chapelle commémorative portant son nom dans le collège chrétien dont il était le président. Cette incohérence frappante a coïncidé avec ma prise de conscience croissante du fait que je ne pouvais pas rendre ministère aux croyants du Capitole de la Californie, si au fond de moi je croyais qu’ils étaient en dehors de la volonté de Dieu; étant impliqué dans le processus politique d’une forme représentative de gouvernement civil. Je réalise que ces deux arguments sont anecdotiques, néanmoins ces expériences m’ont disposé à avoir une opinion contraire et à étudier la Parole à cet égard avec moins de prédisposition.
Aujourd’hui j’ai rejoint le camp de ceux qui pensent que les croyants doivent être impliqués dans la politique au lieu de s’y opposer ou de s’en isoler. Ce qui suit est un ensemble d’arguments bibliques en faveur de l’implication dans l’État par des moyens au-delà de l’évangélisation.
Ralph Drollinger
I. INTRODUCTION
Le fait que les croyants doivent influencer le monde dans lequel ils vivent (au lieu de s’en isoler) est évident à partir du Sermon sur la montagne. Notez Matthieu 5:13-16
“Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. Vous êtes la lumière du monde. Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.”
Quand Jésus allume une lampe, lorsqu’Il amène un individu à la véritable foi en Lui qui sauve, ce qui en résulte, c’est une personne qui éclairera1 tous ceux qui sont dans la maison. Ce n’est pas difficile à déchiffrer à partir de ce passage. Le mot “maison” (v.15) est une autre manière d’exprimer deux mots précédemment utilisés dans ce passage. Cela signifie simplement qu’un croyant influencera les gens de la terre (v. 13a), les gens du monde (v.14a). Ce passage enseigne qu’il est normal pour des croyants d’influencer la terre ou le monde physique ou le “pays” dans lequel ils vivent ici et maintenant.
Mais notez la progression de ce passage: Les versets 13 à 16 tels que cités plus haut, viennent après les versets 1 à 12, qui sont généralement connus comme les Béatitudes de Jésus. Les Béatitudes enseignent des vertus précises (elles figurent au début du passage du Sermon sur la montagne) qui sont emblématiques de Ses disciples matures, c.-à-d., des qualités de caractère telles que la bonté (5:5), la justice (5:6, 10), la miséricorde (5:7), la pureté (5:8), etc. Concernant la nature progressive de ce passage, la manifestation du sel et de la lumière d’une personne (l’illustration exprimant l’idée selon laquelle les croyants doivent être les préservateurs et ceux qui éclairent la terre ou le monde) sera directement proportionnelle au degré où ces caractéristiques précédemment citées sont habitent le croyant. La question est celle-ci: à long terme, on ne peut pas influencer son entourage de manière pieuse à moins de posséder d’abord un caractère pieu.
LA NATURE D’UNE PERSONNE ET LA MANIÈRE DONT ELLE INFLUENCE SON MONDE SONT INTRINSÈQUEMENT LIÉES
Une telle interprétation de la signification de ce passage est soutenue par les compréhensions grammaticales essentielles suivantes: D’abord, les verbes employés deux fois au début des versets 13 et 14, Vous êtes (humeiseste). Ces verbes sont au présent actif de l’indicatif du grec. Ceci contredit le fait qu’ils soient des verbes impératifs ou autrement dit, un commandement de Jésus. C’est une différence subtile mais importante. Cela signifie qu’une personne apporte l’influence de Christ dans la culture (agents de préservation et d’éclairage de la vérité) selon son degré de maturité dans le Sauveur. Jésus n’est pas en train de dire “Soyez sel et lumière!” Au contraire, Il enseigne que le degré auquel une personne manifeste la ressemblance à Christ est le degré auquel elle influencera extérieurement son monde, ou dans le cas de la communauté du Capitole, ses peuples et ses lois.
Pourquoi cela est-il si important? Jésus n’est pas en train de dire: “vous devez être sel et lumière!” Jésus n’est pas en train de parler à l’impératif ici. Au contraire, l’utilisation du “vous êtes” signifie ceci: Vous préservez et éclairez la société au degré où vous êtesbéatitudinaux! Vous êtes est la base sur laquelle repose ce que Jésus a déjà dit dans le Sermon sur la montagne! Indicatif du caractère béatitudinal — toujours en rapport avec la maturité dans la ressemblance à Christ — les manifestations de la préservation et de l’éclairage dans ce monde aujourd’hui! Il n’existe pas d’autre alternative à cette signification simple et en rapport avec ce passage. Telle est la progression de ce passage.
Deuxièmement, notez dans le passage initial, le début du verset qui suit, le verset 16. L’adverbe du début du passage illustre davantage l’idée de la pensée successive de Jésus relative à ce qu’Il a précédemment défini. Que (outws) signifie “ainsi” ou “voici”. C.-à-d. que la lumière d’une personne doit briller ainsi. Le verbe briller (lampatw) est un impératif, ce qui signifie que Dieu vous donne un commandement: en d’autres termes, notre lumière doit briller de cette manière. Et de quelle manière? De telle sorte que les autres voient votre caractère pieu et la préservation culturelle et l’éclairage qui en découlent. Ce qui en résulte c’est que les autres glorifient votre père qui est dans les cieux. C’est-a-dire que, selon cette formule, vous devenez un puissant témoin dans un monde déchu! Voici un résumé graphique:
La maturité spirituelle personnelle sera indiquée par la participation culturelle qui témoigne ensuite de Dieu dans un monde qui observe. Cette progression révèle la formule biblique pour avoir un témoignage efficace (qui glorifie Dieu) dans un monde déchu.
Sommairement pour l’introduction, ceux qui disent: “Le croyant ne doit s’occuper que de l’évangélisation dans l’arène politique,” voient leur omission d’une étape vitale et nécessaire démontrée à travers ce passage: La participation culturelle dans le monde est un ingrédient nécessaire pour devenir un témoin efficace! (cf. 1 Cor. 9:21-23).
UN ÉVANGÉLISTE PEUT-IL ÊTRE EFFICACE S’IL ÉVITE DE SE CONNECTER AU MONDE DE L’AUTRE2
La pensée selon laquelle on ne doit s’impliquer que dans l’évangélisation sans engagement culturel est un abus du langage biblique. Matthieu 5 ne soutient pas cette idée, Jésus Lui-même ne soutient pas cette idée. Ce passage donne à corriger une telle pensée. On ne peut pas éliminer le besoin nécessaire pour le croyant d’être un préservateur et un éclaireur sur la terre et dans le monde s’il désire être un bon évangéliste.
Comme si cet argument introductif ne suffisait pas, ce qui suit est un ensemble de huit raisons supplémentaires appuyées par la Bible pour lesquelles les croyants doivent être impliqués dans la politique.
II. L’ÉVANGÉLISATION SEULE EST UNE COMPRÉHENSION TROP ÉTROITE DE LA MISSION DE JÉSUS
Dans le passage de la grande commission de Matthieu 28:19-20, Jésus ordonne à Ses disciples d’enseigner aux autres bien plus que des vérités de l’évangile (comme étant aussi prioritaire et importante qu’elle soit pour la mission de Jésus). Il enseigne au croyant d’aller au-delà de l’évangélisation et de faire des disciples. Comment le croyant doit-il s’y prendre? En “[leur enseignant] à observer tout ce je vous ai prescrit Paul reflète la nécessité de l’instruction mentionnée plus haut et au-delà des vérités de l’évangile lorsqu’il dit aux anciens d’Éphèse: “car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher.” (Actes 20:27). Au regard de tous ses écrits bibliques, Paul a dit: “ce que je vous écris est un commandement du Seigneur.” (1 Cor. 14:37). Pierre a dit à propos de ses “enseignement qui vont au-delà du salut”: afin que vous vous souveniez…du commandement du Seigneur et Sauveur, enseigné par vos apôtres (2 Pierre 3:2-3). Par conséquent, Jésus veut que les autres connaissent tout ce qu’Il a prescrit. Ce qui veut dire qu’Il veut que Ses disciples soient enseignés sur le mariage, l’Église le commerce et le gouvernement. Voilà ce qui est requis pour faire des disciples (ce qui est le principal commandement de la grande commission). En conclusion, alors que la primauté de la mission de Jésus est de convertir les perdus, l’entièreté de Son message englobe la formation des disciples.
Qu’enseigne donc Jésus? — Quel est tout le conseil de Dieu (Louis Segond) — concernant le gouvernement civil? Entre autres choses ceci: Il l’a Lui-même créé (Gen. 1:26; Col. 1:16); Il l’a ordonné(Rom. 13:1); Il le maintient (Col. 1:17); et il a pour but de moraliser un monde déchu (Rom. 13:4) En plus de Sa grâce qui sauve, les desseins de Jésus, pressé par un cœur de compassion pour les perdus (Mat. 9:36), démontrent une grâce commune et une grâce restrictive à toute Sa création à travers Son institution ordonnée (cf. Mat.5:45b). Combien grand est Son amour!
Les descripteurs susmentionnés et les passages appuyant clairement le fait que Jésus a un dessein pour l’institution du gouvernement en plus de l’évangélisation. Par conséquent, lorsque l’un des principaux défenseurs du point de vue “Tout dans l’évangélisation, rien dans la politique” déclare :
[Jésus] n’est pas venu sur la terre pour rendre l’ancienne création morale à travers une réforme sociale et gouvernementale, mais pour emmener à l’existence de nouvelle créatures (Son peuple) saintes par la puissance salvatrice de l’évangile et l’œuvre de transformation du Saint-Esprit.3
Il répand une compréhension trop étroite de la mission de Jésus! Ce que cet auteur dit ne représente pas tout le conseil de Dieu relativement à Son but pour lequel Il a institué le gouvernement civil!
Comme le rôle premier du croyant envers le gouvernement est l’évangélisation, la compréhension étendue de l’enseignement de Jésus au sujet de cette institution est toujours nécessaire. Le croyant doit enseigner sur tout ce que les Écritures disent: enseigner sur le gouvernement civil et plus particulièrement, enseigner ces vérités aux dirigeants du gouvernement civil!
Parallèlement et dans une mesure plus étendue, dire que le but et la mission de Jésus était uniquement relatif au salut, c’est insinuer que Jésus ne dispose d’aucune instruction sur le mariage, la famille, l’église ou même le commerce.
Une autre erreur de cet auteur chrétien influent est la tendance à ne pas donner l’importance spirituelle d’un bon gouvernement civil relativement à la propagation de l’évangile.
Il déclare:
Le gouvernement humain idéal ne peut rien faire en définitive pour avancer le Royaume de Dieu, et pire encore, le gouvernement mondain le plus despotique ne peut en fin de compte pas arrêter la puissance du Saint-Esprit ni répandre la parole de Dieu.4
Dans un sens plus strict et relativement à la grandeur et de la souveraineté de Dieu, ce qui est dit ici est vrai. Mais cet argument tient-il quant à la non-implication des croyants dans le gouvernement civil? Il n’est pas nécessaire de trop étudier la géopolitique actuelle, l’histoire du monde ou les missions historiques pour savoir que les pays du Moyen-Orient, la Corée du nord, Cuba, et la Russie, entre autres ont étouffé la croissance du corps de Christ à un niveau plus élevé que les pays qui n’usent pas d’oppression. Combien de missionnaires se sont désignés par rapport à la cause de Christ dans les pays susmentionnés? Plus pratiquement, pourquoi 90 % des missions dans le monde durant le siècle passé ont été fondées par l’Amérique? Les croyants doivent-ils être impliqués dans la politique si ce n’est pour aucune autre raison que les pays qui envoient les missionnaires continuent de les envoyer afin de répandre la Parole de Dieu? Un pays idéal peut faire avancer le Royaume de Dieu bien plus qu’un pays non idéal.
IL EST DONC IMPORTANT D’ASSURER ET DE MAINTENIR UN BON GOUVERNEMENT POUR AUCUNE AUTRE RAISON QUE L’ACCOMPLISSEMENT DE LA GRANDE COMMISSION
De nos jours et dans l’histoire, l’élan pour l’accomplissement de la Grande commission vient en grande partie des pays qui honorent la liberté. Cela signifie que le rôle du croyant dans le maintien de la santé et du bien-être d’un pays est une tâche noble et importante et est l’est certainement en ce qu’elle perpétue tout ce que Jésus nous a prescrit.
Pour illustrer l’une des nombreuses conséquences possibles dues à une compréhension trop étroite de la mission de Jésus, les prédicateurs de radio doivent éditer leurs émissions radio au Canada de manière à ne faire aucune mention de Romains 1. Ce livre révolutionnaire aborde la gravité du péché, le principe de la justification, l’importance de la foi, le ministère du Saint-Esprit, les dons du Saint-Esprit, entre autres questions de foi. Cela en raison de nouvelles lois canadiennes influencées par des non chrétiens. Que deviendront les grands ministères radio en Amérique qui ont si positivement affecté notre culture et évangélisé les perdus5 si les lois, non affectées par l’influence des chrétiens, commencent également à empêcher à l’Église d’évangéliser dans ce pays?
EN EFFET, LES GOUVERNEMENTS FAVORISENT OU BLOQUENT L’AVANCEMENT DU ROYAUME DE DIEU
Une fois de plus, cela vaut la peine d’être répété: les croyants doivent-ils être impliqués dans le gouvernement civil uniquement pour la cause de la Grande commission? Oui! Les dirigeants de l’Église doivent applaudir, respecter, soutenir, préparer et élire davantage de dirigeants politiques chrétiens pour qu’ils travaillent dur (entre autres choses) afin de préserver les libertés des prédicateurs de sorte qu’ils répandent l’évangile.
LES LÉGISLATEUR CHRÉTIENS QUE JE CONNAIS CONSIDÈRENT QU’ILS SONT EN PARTENARIAT AVEC LES PASTEURS. LES PASTEURS NE DOIVENT-ILS PAS SE CONSIDÉRER EN PARTENARIAT AVEC LES LÉGISLATEURS CHRÉTIENS?
L’Église doit-elle susciter de jeunes hommes et femmes pour aspirer au mandat avec la même passion et le même enthousiasme qu’elle exprime pour les pasteurs, les femmes, les maris, les enfants et les hommes d’affaire? Absolument, oui!
III. LA MISSION DE JÉSUS COMPORTE UNE TRANSFORMATION DE LA SOCIÉTÉ
Si enseigner à observer tout ce je vous ai prescrit est le but suprême de la venue de Christ sur terre,6 comme nous avons précédemment vu (l’évangile en étant une partie indispensable [cf 1 Cor. 15:3-6] et le point de départ pour la formation des disciples) alors la mission de Jésus s’intéresse et comprend la transformation des mariages, des familles, du commerce et des gouvernements. La mission de Jésus se résume en l’intention totale de transformer les sociétés ou comme elles sont appelées dans le passage de la grande commission les nations (ethnos). Le passage de la grande commission est clair: les croyants doivent influencer les nations! Ceux qui défendent l’opinion très étroite de la mission de Jésus sont forcés d’interpréter le terme ethnoscomme signifiant “groupes de personnes” pour que ce passage cadre avec leur point de vue de non implication dans le gouvernement civil. Pourtant, pour ceux qui ont une vue plus large de la mission de Jésus, l’évangélisation individuelle est inévitable, mais affecte aussi positivement les nations.
IV. QUELS ASPECTS DE LA BIBLE, L’ÉGLISE NE DOIT-ELLE PAS PRÊCHER?
Il découle des points précédents que le pasteur ou le croyant qui s’accroche à une compréhension de la mission de Jésus qui se limite à “évangéliser mais ne pas faire la politique” doit décider quelle partie de la Bible, il ou elle doit enseigner. Omet-on d’enseigner à partir de Genèse 9: 5-6, Jean 19:11, Actes 25:11, Romains 13:1-7 ou 1 Pierre 2:13-14, parce qu’ils concernent des croyants ayant un impact sur le gouvernement? Évite-t-on d’enseigner sur l’influence de Joseph sur le gouvernement, ou de Daniel sur le gouvernement de Nebucadnetsar? Par extension, si on “prêche juste l’évangile” doit-il éviter d’enseigner sur le mariage et sur la famille? Quelle partie de tout le conseil de Dieu l’enseignant de la Bible doit-il omettre? S’imposer une compréhension trop étroite de la mission de Jésus mène inévitablement à choisir quelles parties des Écritures on enseignera ou on omettra — et une grande incongruité s’ensuit à la lumière de 2 Timothée 3:16-17: Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, … et Actes 20:27: “je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu .”
V. DIEU LAISSE LES CHRÉTIENS ICI SUR TERRE POUR ÉVANGÉLISER ET FAIRE DU BIEN AUX AUTRES
Après être sauvé (Dieu veille à garder Ses saints sur terre après les avoir sauvé) que doit faire le croyant? Doivent-ils prêcher l’évangile aux autres pour le restant de leur vie sur terre? Qu’en est-il de Matthieu 22:39: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même?” Ce commandement est cité 6 autres fois dans le Nouveau testament comme la Grande commission, il s’agit aussi d’un commandement de Jésus! L’esprit de ce commandement exige que je considère ces types de questions: s’assurer que la loi punisse des voleur qui peuvent dépouiller mon prochain sinon, travailler à créer et à appliquer des lois relatives à la confidentialité sur internet pour protéger mon prochain des pirates qui autrement, voleraient les informations de sa carte de crédit; créer des politiques qui assurent que ceux qui éduquent l’enfant de mon prochain ne peuvent pas lui enseigner le mal. Comment ces politiques si compatibles avec le mandat des Écritures peuvent-elles être accomplies sinon au travers des chrétiens impliqués dans la prise de décision? Galates 6:10 déclare aux croyants: Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. Éphésiens 2:10 poursuit en énonçant la responsabilité vis-à-vis de la société lorsqu’il déclare: Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.
“POURQUOI LES ÉGLISES DEVRAIENT-ELLES ENSEIGNER AUX GENS COMMENT FAIRE LES BONNES ŒUVRES DANS LES HÔPITAUX ET LES ÉCOLES, DANS LES ENTREPRISES ET DANS LE VOISINAGE, MAIS PAS DANS LE GOUVERNEMENT?”7
Le lien biblique entre aimer son prochain et être impliqué dans le gouvernement civil est fort.
VI. DIEU A ÉTABLIT L’ÉGLISE ET L’ÉTAT POUR REFRÉNER LE MAL
Lorsqu’un croyant gagne une personne à Christ, une telle régénération interne doit réprimer le mal dans le cœur du converti (cf. 2 Cor. 05:17). Toutefois, l’histoire et l’observation du présent révèlent que tous ne viennent pas à Christ, ni ne parviennent pas complètement et immédiatement à la sanctification dans leurs actions manifestes. Par conséquent, Dieu a institué en plus de l’Église, le gouvernement civil pour refréner le mal par l’usage de la force et la punition dans un monde déchu. Romains 13:4 est clair à ce sujet là où Paul déclare (en parlant du gouvernement): …Mais si tu fais le mal, crains; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. 1 Pierre 2:13-14 déclare pareillement: Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs…8 Dieu exerce Son règne par l’entremise du gouvernement civil en l’investissant de Son autorité (Rom. 13:1) afin de refréner le mal dans un monde déchu. Alors que l’église est le canal de la grâce de Dieu qui sauve, l’État est le canal de la grâce de Dieu qui refrène. Une telle prise de conscience nécessite l’implication du croyant dans le gouvernement civil étant donné que c’est une partie de la mission de Jésus dans son ensemble.
Un autre point ici convient d’être mentionné. Les isolationnistes chrétiens entretiennent souvent une supériorité idéologique: comme si l’autorité de l’Église était supérieure à celle de l’État. L’Église n’est pas au-dessus de l’État, et inversement, l’Église aussi doit se soumettre à l’État. L’illustration américaine flagrante et embarrassante de cette réalité est la proclamation de l’émancipation de 1863. L’abolition de l’esclavage n’est pas venue de l’institution de l’Église via l’évangélisation. C’est l’État qui a donné naissance à la liberté de l’être humain en tant que propriété d’une autre personne. Parfois l’État refrène le mal plus efficacement que le fait l’Église!
Gardez aussi à l’esprit que ce n’est pas la ponctualité des dirigeants de l’Église qui nous a octroyé la canonisation du Nouveau testament. Ce n’est qu’au début du 4ème siècle lorsque Constantin en fit la demande à Eusèbe que l’Église a relié les 27 livres!
C’est la raison pour laquelle les croyants doivent respecter l’unique rôle de l’État (et ne pas entretenir des attitudes condescendantes envers cette institution) et être impliqués dans le gouvernement civil de peur qu’ils ne finissent par hériter d’un pays sans loi, dans lequel ils sont très susceptibles de perdre leurs libertés de religion.
LES CHRÉTIENS ONT POSITIVEMENT INFLUENCÉ L’ÉTAT AU COURS DE L’HISTOIRE
Il existe au moins trois catégories d’influence historique des croyants sur l’État. Ces rapports sont nombreux et bien documentés par les auteurs Schmidt9 et Colson10 dans leurs formidables travaux respectifs. En voici un résumé :
A. LA DIGNITÉ DE L’HUMANITÉ
La propagation historique de l’influence chrétienne sur l’État a résulté en plusieurs victoires: À travers son influence, l’infanticide, l’abandon des enfants et l’avortement ont été rendus illégaux dans l’empire Romain (374); l’influence chrétienne a proscrit le fait de brûler les veuves vivantes en Inde (1829); elle a mis fin à l’esclavage dans l’empire britannique (1840); elle a mis fin au bandage des pieds des femmes en Chine (1912); enfin, elle a rendu la discrimination raciale illégale en Amérique. Voilà quelques contributions historiques de chrétiens engagés dans la politique.
B. LES CONSTITUTIONS DE L’HUMANITÉ
Les chrétiens ont eu une influence dans la rédaction de la Magna Carta en Angleterre en 1215, la Déclaration d’indépendance en Amérique en 1776 et la Constitution des États-Unis en 1787. Voilà les documents les plus importants de l’histoire des gouvernements que l’humanité connaisse. Tous ont été influencés par les croyants de manière significative et constituent les fondements, non seulement des pays prospères, mais aussi des mouvements de mission chrétienne issus de ces pays. Ces points de vue évolués du gouvernement sont à l’origine des libertés individuelles et de religion, en plus de la séparation de l’Église et de l’État.
C. L’ÉDUCATION DE L’HUMANITÉ
Les croyants ont grandement influencé le développement de l’enseignement supérieur en Amérique.
PARMI LES 182 GRANDES ÉCOLES ET UNIVERSITÉS DES ÉTATS-UNIS EN 1932, 92 % ONT ÉTÉ FONDÉES PAR DES DÉNOMINATIONS CHRÉTIENNES
Une telle influence a conduit à l’évolution d’une société jusque-là non reconnue dans l’histoire du monde, société qui a accéléré la Grande commission à des niveaux d’accomplissement pareils à ceux de l’Église du premier siècle.
Voilà quelques illustrations de l’influence chrétienne sur l’État. De ce fait, lorsqu’un imminent auteur chrétien avance ces raisons en 2000: “Dieu n’appelle pas l’Église à influencer la culture en faisant la promotion de la législation et des décisions de loi qui défendent un point de vue scripturaire” et “Par l’utilisation des méthodes temporaires afin de promouvoir le changement des lois et du la justice… n’est pas notre appel, et n’a aucune valeur éternelle”11 l’on se demande, comment il peut en arriver à une telle compréhension étroite de la mission de Jésus. Dans son commentaire sur Matthieu 5:13-16 (1985), rédigé beaucoup plus tôt, cet auteur déclare: “Les chrétiens peuvent avoir une puissante influence sur le bien-être du monde.”12 Et dans ce commentaire, il cite Martin Lloyd-Jones qui a affirmé: “[Ce qui a épargné l’Angleterre c’est que,]… la situation politique était affectée et les grandes lois du parlement qui ont été votées le siècle précédent ont principalement découlé du fait qu’on retrouvait un très grand nombre d’individus chrétiens dans ce pays.”13 Malheureusement, en l’an 2000, ce même auteur, a écrit un livre pour essayer d’influencer des pasteurs afin d’empêcher une implication dans le gouvernement. (réf. note de fin n°3). L’histoire, aussi bien que l’argument contextuel de Matthieu 5:1-16 (présenté dans la section introductive) est en faveur de la position plus biblique de cet auteur en 1985.
VII. LA BIBLE NE DIT-ELLE PAS QUE LA PERSÉCUTION ARRIVE?
Lorsqu’on étudie l’eschatologie, la doctrine des événements bibliques à venir, l’on peut raisonner ainsi: “Puisque les choses vont s’empirer à la fin des temps (cf. Mat. 24:9-12; 21-22; 2Tim. 3:1-5), pourquoi ne doit-on pas essayer d’améliorer le gouvernement de nos jours?” La réponse est simple: En attendant, le croyant doit être “sel et lumière” (Mat. 5:13-15); “aime ton prochain”(Mat. 22:39) et pratiques les bonnes œuvres. (Éph. 2:10 en plus de l’évangélisation des perdus (Mat. 5:16). L’on ne peut pas désobéir à des commandements clairs de Dieu pour le temps présent à la place des passages sur la fin des temps.
LE FUTUR FATALISTE DU MONDE NE DONNE AUCUNE EXCUSE À LA LÉTHARGIE SOCIALE DANS LE PRÉSENT
Les Écritures mentionnent de manière explicite que nul ne connaît le moment exact de Sa seconde venue (Mat. 24:36; 25:13), ainsi, le croyant doit positivement influencer le gouvernement civil aussi longtemps qu’il le peut.
VIII. L’IMPLICATION POLITIQUE DÉTOURNERA-T-ELLE LES CROYANTS DE LA TÂCHE PRINCIPALE DE LA PRÉDICATION DE L’ÉVANGILE?
La question n’est pas de savoir si l’implication politique de l’église atténuera les efforts de prédication de l’évangile, si Dieu a en effet appelé le croyant à être sel et lumière comme prédicat pour l’évangélisation, ce dont Il dispose.
IX. CONCLUSION
Pour ces raisons la compréhension de la vie chrétienne selon laquelle il faut: “Prêcher l’évangile et non faire la politique” n’est pas correcte. Les croyants doivent être impliqués dans la politique de la même manière qu’ils s’engagent à rendre meilleurs leur mariage, leur famille, leurs affaires ou leurs églises. Se présenter à un mandat, servir le gouvernement civil n’est pas moins spirituel que de servir dans le ministère à plein temps.cm
1 C’est aussi un verbe au présent actif de l’indicatif.
2 Dans 1 Corinthiens 9:22b, l’apôtre Paul déclare: “Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns.” C’est un passage approprié pour soutenir ce point de vue relatif à la compréhension scripturaire de l’implication culturelle. Paul voulait s’impliquer dans les vies, les professions, (y compris dans l’arène politique, p.ex.: Phil. 1:13, conf. 4:22; cf. Actes 26:88ff.) et les cultures des autres sans compromettre la vérité biblique afin d’évangéliser les perdus. Comment l’Église peut-elle évangéliser les politiciens aujourd’hui si elle ne veut pas se connecter aux politiciens?
3 MacArthur, John Why Government Can’t Save You: An Alternative to Political Activism [Pourquoi le gouvernement ne peut pas vous sauver: une alternative à l’activisme politique](Grand Rapids: Zondervan, 2000) p 11-12. Il convient de noter l’exposition que MacAtrhur fait de Romains 13:1-7 en 1994 dans laquelle il déclare au sujet de l’ordination et de la moralisation: “Le gouvernement humain est ordonné par Dieu pour le bien de la société… Afin de promouvoir et de protéger le bien de la société, le gouvernement humain doit punir le mal.” (MacArthur, John The MacArthur New Testament Commentary: Romans 9-16 [Chicago: Il semble admettre de manière implicite dans ses commentaires un rôle plus étendu de la mission de Jésus (cf. Col. 1:16). Malheureusement, sa pensée incohérente par la suite (Prêchez l’évangile, ne faites pas la politique) a influencé plusieurs.
4 Ibid., p 7
5 Plusieurs grands penseurs chrétiens pensent que l’une des raisons majeures pour laquelle l’Amérique n’a pas suivi les traces de l’Europe est la présence et la puissance des radio chrétiennes.
6 Autrement dit, Christ est-Il venu pour sauver ou pour former des disciples? La grande commission de Matthieu 28:19-20 démontre la dernière proposition. Christ n’a pas achevé Son ministère en commandant à Ses disciples d’évangéliser, mais plutôt de faire des disciples.
7 Grudem, Wayne Politics According to the Bible (littéralement, la politique selon la Bible) (Grand Rapids: Zondervan, 2010) p 48. Remarquez que j’utilise les grandes lignes du chapitre du Dr Grudem (grâce à sa compréhension que j’apprécie énormément) dans cette étude avec sa permission.
8 La seule exception à l’obéissance à l’autorité de l’État survient lorsque l’autorité civile exige de désobéir à la Parole de Dieu (cf. Exo. 1:17, Dan. 3:16-18; 6:7, 10; Actes 4:19).
9 Schmidt, Alvin How Christianity Changed the World (littéralement, Comment le christianisme a changé le monde) (Grand Rapids: Zondervan, 2004)
10 Colson, Charles God and Government: An Insider’s View on the Boundaries between Faith and Politics (Littéralement Dieu et le gouvernement: (Grand Rapids: Zondervan, 2007). Précédemment publié sous le titre Kingdoms in Conflict( Conflits de Royaumes)
11 Ibid., p 130; 15
12 (MacArthur, John The MacArthur New Testament Commentary:(Le commentaire du Nouveau Testament de MacArthur) Matthieu 1-7 (Chicago: Moody Press, 1985) p 243
13 Lloyd-Jones, Martyn Studies in the Sermon on the Mount (Études dans le Sermon de la montagne) (Grand Rapids: Eerdmanns, 1971), 1:157 (tel que cité dans MacArthur, John Why Government Can’t Save You:An Alternative to Political Activism (Pourquoi le gouvernement ne peut pas vous sauver: une alternative à l’activisme politique (Grand Rapids: Zondervan, 2000)