Comprendre tous les descripteurs bibliques du salut
Télécharger l’étude BibliqueLe principal objectif du livre de Romains, dans le Nouveau Testament, est de communiquer les spécificités de notre salut. Il est important de saisir et de comprendre les vérités qui entourent notre salut et les mots que Paul utilise pour les décrire, à savoir justification, propitiation, expiation, et réconciliation. Une fois que vous les assimilez, ces vérités vous éclairent de manière profonde ! L’écrivain d’Hébreux (2 : 3) l’exprime de cette façon : un si grand salut ! Vous verrez ce que je veux dire pendant que vous étudierez ce qui suit.
Le présent document expose les détails explicites qui renforcent votre assurance que vous êtes en paix avec Lui. Le livre de Romains présente une description précise et progressive du plan central de Dieu concernant la réalité du salut d’un homme.
Enfin, l’étude de cette semaine n’est rien d’autre qu’une leçon en théologie ; la plupart des gens vivant aujourd’hui dans notre société tombée bien bas ne veulent pas lire ou étudier la théologie. Je vous encourage à développer la curiosité pour ces choses.
Cher ami, poursuivez la lecture…
I. Introduction
L’utilisation d’une métaphore est probablement le meilleur moyen pour saisir la profondeur de tout ce que les Écritures révèlent au sujet du salut. Imaginez tout au long de cette étude que vous êtes un législateur qui a été reconnu coupable de violation du code de la route dont vous êtes l’auteur : ensemble de règles qui sont, pour ainsi dire, « écrites dans votre cœur ». Cette perspective illustre ce que Paul affirme au début de l’épitre aux Romains, par rapport à la situation périlleuse de l’homme devant Dieu. Sous l’inspiration du Saint-Esprit, il écrit (1 : 19 – 20) :
…. car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître… Ils sont donc inexcusables.
Les lois de Dieu sont écrites dans le cœur de chaque personne, d’où dans une certaine mesure, il n’est pas possible de jouer à l’ignorant quant à ce qui suit. Aussi difficile que cela soit pour un citoyen de convaincre un agent du trafic de son innocence pour cause de naïveté, imaginez en particulier que cet agent se rende compte, pendant votre conversation à travers la vitre baissée, que c’est vous qui avez écrit cette règle, celle même que vous prétendez actuellement ignorer ! Il est très difficile de rester muet dans une telle situation ! Dans un contexte beaucoup large où l’on refuse de reconnaître la révélation de Dieu, Dieu peut toujours répondre par la fenêtre de votre pensée : car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux. C’est une bonne image (embryonnaire, vous le verrez, par rapport à ce qui suit) à garder à l’esprit pendant que nous étudions tous les descripteurs bibliques du salut exposés ci-après. Toutefois, avant d’analyser chacun de ces mots cruciaux, nous devons d’abord planter le décor…
II. Condition désespérée de l’homme
Étant donné la nature pécheresse de l’homme, héritée d’Adam à la chute (voir Genèse, chapitre 3), Paul conclut respectivement dans Romains 3 : 23 : tous ont péché (passé composé) et sont privés (présent) de la gloire de Dieu. Romains 5 : 12 donne davantage de détails sur la nature pécheresse héritée de l’homme :
C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes…
Les livres de l’Ancien Testament, soit 1 Rois et Ecclésiaste renforcent l’idée de la nature pécheresse endémique de l’homme : car il n’y a point d’homme qui ne pèche. Et, Non, il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais. (8 : 46 et 7 : 20 respectivement). En fait, la nature pécheresse de l’homme est si contagieuse et spirituellement débilitant que Paul s’exclame dans Romains 3 : 11 qu’en voici le résultat :
Nul ne cherche Dieu
La condition de l’homme est si désespérément corrompue qu’il ne peut pas s’en sortir et trouver Dieu : Les Écritures enseignent que c’est en fait Dieu qui descend vers l’homme, le cherche, et le sauve ! J’aime beaucoup l’image de couverture de cette étude, car elle dépeint avec précision l’idée de cette vérité ! Dans Jean 15 : 16, Jésus communique cette vérité avec précision et sans erreur :
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure…
Éphésiens 1 : 4 – 5 fait écho à cela :
En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté…
Les Écritures sont claires concernant cette vérité, pas juste sur ce que révèlent les passages susmentionnés, mais également par les nombreuses illustrations de la dépravation de la nature de l’homme. La dépravation de l’homme et son incapacité de se défaire de son état spirituel de mort, de chercher ou de trouver Dieu de lui-même reviennent souvent tout au long de la Parole de Dieu. Voilà à quel point il est mort ; il est déchu. La Bible enseigne de manière répétée et claire que :
Depuis le moment de
la conception (Psaumes 51 : 5)
l’homme est spirituellement mort
dans son péché (ÉphÉsiens 2 : 1 – 3)
et par consÉquent est sÉparé non seulement de Dieu (Luc 15 : 18)
mais Également des autres (1 Cor. 8 :12)
et mÊme de lui-mÊme (Habakuk 2 : 10)
Dans son péché, l’homme est spirituellement mort et fracturé, et a besoin d’être sauvé par Dieu pour être reconstitué en un tout. Il n’est donc pas surprenant que les divers mots grecs du Nouveau Testament qui sont traduits par péché signifient « manquer la cible ». Le péché est tout défaut personnel de conformité au caractère et au désir de Dieu. En d’autres termes, c’est la rébellion, passive ou active, de tout ce que nous connaissons, à partir de nos cœurs, comme étant correct. Pour être concis, le péché, à sa racine, est une « déification du moi et un détrônement de Dieu ».[i] Nous péchons parce que notre nature même est une nature pécheresse imputée, dont les conséquences sont mentionnées dans Romains 6 : 23 : Car le salaire du péché c’est la mort… Tout ce qui précède est extrêmement important pour comprendre la doctrine biblique du salut et fondamental pour saisir la vision du monde chrétien. L’homme est spirituellement désespéré ! Seul Dieu peut le sauver !
III. La bonne nouvelle
Bien que nous soyons tous pécheurs, Romains 5 : 8 – 10 révèle la merveilleuse grâce et miséricorde de Dieu pour nous sauver, pécheurs, de notre mort et séparation spirituelles par l’œuvre de Jésus-Christ qui a payé la pénalité du péché de l’homme :
Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.
Voici la merveilleuse bonne nouvelle de l’Évangile : lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. Cet acte de salut est décrit par de nombreux mots spécifiques dans les Écritures. Il s’agit de composants profonds de la doctrine biblique du salut des croyants, formellement appelée la doctrine de sotériologie. Soterios est le verbe grec qui signifie « sauver ». Vous serez bénis d’une manière spéciale par l’étude suivante de ces mots connexes, croyez-moi, au fur et à mesure que vous découvrez tout ce que Dieu a fait pour le croyant, en son nom.
Les Écritures font usage de nombreux mots forts et frappants qui dÉcrivent davantage un si grand salut
Ci-après les définitions, les descripteurs bibliques, de chacun d’eux.
IV. Substitution
Dans Matthieu 20 : 28 et Marc 10 : 45, les écrivains des Évangiles affirment respectivement ce qui suit :
C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.
… Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.
Ces passages indiquent en grec biblique classique que la vie de Christ était en substance une substitution, une rançon (Lutron) signifiant « au lieu de » ou « à la place de ». En d’autres termes, Christ a donné Sa vie, en remplacement de la nôtre, pour payer la pénalité de notre péché. Nous voyons en cela l’idée de substitution, et comme nous le verrons par la suite, aux fins de notre expiation.
Toutefois, avant d’exposer l’idée salvifique d’expiation, dans notre illustration de l’agent du trafic et du législateur, l’idée de substitution ressemble à la situation où le législateur comparaît plus tard devant le juge, et après sa condamnation à une peine, le juge enlève sa robe, descend du banc, et paye à l’huissier de justice le montant requis. Jésus-Christ Lui-même était le paiement de substitution, la rançon si vous le voulez, pour notre péché.
V. Expiation
Dans Colossiens 1 : 19 – 20, l’apôtre Paul parle de la façon dont le Dieu saint de l’univers a fait la paix avec l’homme pécheur :
Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ; il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même… en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.
Le Dieu de la Bible a prévu et prescrit que le sang, qui représente l’essence même de la vie, soit le moyen de l’expiation du péché. L’expiation signifie « se charger », « enlever ». De ce fait, Christ, la deuxième personne de la Trinité, c’est-à-dire la plénitude du Père qui habite en Lui, est en même temps la victime de substitution sacrificiel (conformément au précédent descripteur), et celui qui offre le sacrifice, le sacrificateur expiateur même ! Christ a expié (« pour mettre fin à notre culpabilité ») notre péché ! Il a pris Lui-même l’initiative aimable d’apaiser Sa propre colère juste !
Étant donné que cela s’assimile à notre illustration, Dieu le Juge s’est chargé du coût et enlevé toutes les peines associées aux infractions légales du législateur.
Christ a tout payé pour notre compte ! C’est le Juge aimable Lui-même qui se charge des manquements de Son propre tribunal ! Pense-y de cette façon : Le Juge a déchiré sa propre ordonnance ! Il a fait ceci, Paul continue à affirmer dans Colossiens 1 : 22 :
… pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche…
En guise de résumé de ce point de notre exposé, nous pouvons dire que Dieu a envoyé Son Fils comme expiation de substitution pour votre péché.
VI. Propitiation
Dans son livre classique intitulé The Apostolic Preaching of the Cross, Leon Morris affirme ce qui suit concernant la propitiation : « C’est la combinaison de l’amour profond de Dieu pour le pécheur et de sa réaction intransigeante contre le péché qui est à l’origine de ce que la Bible appelle propitiation »[i]. Propitiation (hilasmos) est le « fait d’éviter de subir la colère à l’aide d’une transaction ou d’un sacrifice approprié »[ii]. C’est le règlement de la violation de la justice. Morris déclare également :
« Dieu Lui-mÊme dans sa sainte colÈre doit Être apaisÉ, Dieu Lui-mÊme qui dans son amour saint a entrepris la propitiation, et Dieu Lui-mÊme qui en la personne de Son Fils est mort pour la propitiation de nos pÉchÉs… »
« Dieu a décidé, de sa propre initiative aimable, d’apaiser sa propre colère juste… »[i] La propitiation est la réponse de miséricorde de Dieu, lorsque nous méritons de subir sa colère. Remarquez à cet effet 1 Jean 4 : 10 :
en ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu’il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés. (La Bible Darby)
Le juge a pleinement le droit de punir le législateur pour sa faute, mais au lieu de cela, dans un élan de miséricorde, il satisfait personnellement les exigences de son propre tribunal. C’est comme si le juge lui-même contrarie l’agent qui à juste titre désire passer les menottes au législateur. 1 Jean 2 : 2 l’exprime de cette façon :
et lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier. (La Bible Darby)
VII. Rédemption
En plus du fait que l’homme soit né dans le péché et manifeste le péché, les Écritures enseignent qu’il est dans les liens du péché. Le terme grec traduit ici par rédemption (agorazo) signifie « acheter sur la place du marché ». La rédemption est donc cette belle image de Christ achetant ma liberté des liens du péché. Agorazo est l’acte de Dieu consistant à « libérer par le paiement d’un prix ». Mot analogue que Paul a choisi ici sous l’inspiration du Saint-Esprit, communiqué de manière claire et puissante dans et à partir d’un marché romain des esclaves en décadence. En plus, quelque chose de très important en termes d’application : une idée repose sur l’utilisation de ce mot et revient tout au long de Romains, chapitre six :
la propriÉtÉ divine Établie lorsque Dieu m’a acheté au marchÉ des esclaves du pÉchÉ
Le croyant a été acheté à un prix et libéré du péché : oui ! – mais comme le dénote le choix de mots de Paul, il devient en même temps un esclave de son nouveau propriétaire et maître ! La déclaration de Morris est très à propos :
Les croyants ne sont pas libérés par Christ pour vivre dans une aisance égoïste. Bien au contraire, étant donné qu’ils ont été achetés par Dieu à un prix terrible, ils sont devenus des esclaves de Dieu, pour faire Sa volonté.[ii]
Cette profonde, profonde, profonde révélation et connaissance de mon salut doivent me motiver à pratiquer le niveau d’obéissance le plus élevé et à mettre la plus grande intensité dans chaque mission que mon Maître me confie ! C’est une question de plaire à mon Maître : celui qui a payé un prix énorme pour me racheter d’une existence autrement horrible dans les liens du péché ! « Comment puis-je être reconnaissant pour ce que vous avez fait pour moi… Des choses si imméritées que vous m’avez pourtant données pour me prouver votre amour pour moi… La voix d’un million d’anges ne peut pas exprimer ma gratitude… Tout ce que je suis et espère jamais être, je Te le dois ! » est la réponse la plus appropriée de l’écrivain du cantique (Jack Hayford). Paul répète et exhorte les croyants à avoir ce même sentiment important de compréhension, d’identité, d’état et d’objectif lorsqu’il déclare succinctement dans 1 Corinthiens 6 : 20 :
Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps…
Pendant que le législateur commence à sortir du tribunal à la suite du juge, percevant la réalité de sa libération des liens du péché, il se calme soudainement, réalisant ce profond sens de gratitude et l’obligation qui en résulte : combien redevable est-il envers ce juge aimable ! Romains 6 : 18 souligne la conclusion inévitable de toutes personnes rachetées…
Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.
Cette grande vérité théologique est considérablement négligée par la plupart des croyants américains qui pensent que leur salut est un billet pour les réalisations égoïstes à la différence d’un esclave dont la tâche est d’aider à accomplir la Grande commission. L’achat par Dieu et la propriété divine doivent grandement influencer et déterminer la direction de votre vie et de la mienne en termes de ce que nous faisons avec nos vies après le salut.
VIII. Réconciliation
Lorsqu’une personne est rachetée, ou achetée au marché d’esclavage au péché, elle est en même temps réconciliée avec Dieu, restaurée à Lui, remis en phase avec Lui (à l’état de l’humanité avant la chute selon Genèse 3). Tout au long des Écritures, l’homme non sauvé est appelé « ennemi de Dieu », ce qui témoigne de l’hostilité latente de l’homme vis à vis de son créateur due à la chute. Le sermon classique, prêché par l’un des penseurs chrétiens les plus éminents du monde de tous les temps, Jonathan Edwards des États-Unis, intitulé Pécheurs entre les mains d’un Dieu en colère est un résumé approprié de la déclaration biblique : la Bible est claire, il existe une inimitié entre Dieu et l’homme et les deux doivent être réconciliés (katallasso).
Il est intéressant de remarquer que dans le même verset ou près de chaque référence majeure à la réconciliation dans le NT, il est fait mention de la colère de Dieu. Le fait est que lorsque vous êtes réconcilié avec Dieu, vous êtes délivré de la colère de Dieu pour expérimenter la paix de Dieu : vous passez d’un point à un autre ! La réconciliation a lieu lorsque Dieu prend l’initiative d’absoudre la désaffection : de l’inimitié à l’amitié par Son achat de substitution, d’expiation, de propitiation, et de rachat, c’est-à-dire le paiement réconciliant à la croix.
Ce ré-alignement théologique est si profond que Paul déclare dans Romains 5 : 11 et 5 : 10 que cela provoquera une réponse irrésistible du cœur du croyant :
Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation.
Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.
Vous en saisissez l’idée. Quels passages merveilleux et profonds ! Si nous revenons à notre illustration analogue, le législateur, voyant tout ce que le juge a fait pour lui, sur une base absolument imméritée pour lui, reconnaît qu’il a été libéré de ses infractions et liens résultants : au lieu d’une punition justifiée pour ses infractions constatées, à sa grande stupéfaction ! Il est devenu l’ami du juge, le tout par la main touchante de grâce du juge ! Le juge juste demande de la main au législateur de le suivre, pendant qu’il ordonne une fois de plus à l’agent de la paix tenant les menottes de reculer. La profonde gratitude du législateur ne peut que se transformer en un désir de dévouement sensible et reconnaissant pendant qu’il suit le juge gracieux et miséricordieux au sortir du tribunal. 2 Corinthiens 5 : 19 traduit l’esprit du prisonnier racheté et réconcilié en ces termes :
Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses…
IX. Régénération
Dans Tite 3 : 5 – 6, Paul utilise ce mot lorsqu’il décrit le salut :
Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur.
La régénération est un acte que Dieu exécute de manière instantanée dès que le pécheur exprime son désir de se détourner de son péché et de répondre par la foi au don gratuit du salut offert par Christ. Par ce moyen, Dieu impartit la vie à celui qui croit. Les termes du Nouveau Testament comme engendré (Jacques 1 : 18) ; rendu à la vie (Éphésiens 2 : 5) ; et une nouvelle créature (2 Corinthiens 5 : 17) dénotent ce qui s’est passé à la régénération. Il s’agit de la nouvelle naissance de laquelle a parlé Jésus à Nicodème dans Jean, chapitre 3 : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Dans un résumé des synonymes, l’idée de régénération est présentée comme suit dans l’ensemble du NT :
Synonymes bibliques de régénération
• Engendré Jacques 1 : 18
• Rendu à la vie Éphésiens 2 : 5
• Nouvelle créature 2 Corinthiens 5 : 17
• Être né de nouveau Jean 3 : 3
• Résurrection spirituelle Éphésiens 2 : 4 – 6
• Re-création Éphésiens 2 : 10
• Circoncision du cœur Colossiens 2 : 11
• Purification des anciens péchés Éphésiens 5 : 26
• Nouvelle naissance spirituelle Jean 1 : 13
La régénération est une œuvre distincte de Dieu visant à transformer le cœur. Elle est spécifiquement spirituelle, visant l’homme interne, le cœur, son âme. Dans le contexte de notre analogie, cela s’assimilerait au juge conférant au législateur le bon standing, supprimant tous les délits et les crimes de son registre. 2 Corinthiens 5 : 17 résume cette idée :
Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.
X. Adoption
L’adoption (buiothesia) était une cérémonie coutumière et légale romaine au cours de laquelle la personne adoptée recevait les mêmes droits qu’un membre naturel de la famille. Littéralement, ce mot signifie « placer comme un fils ». C’est donner la place et la condition d’un fils à une personne qui ne les avait pas. Il s’agit de l’octroi judiciaire d’un nouveau statut. Paul l’exprime de cette façon aux croyants de l’Église d’Éphèse (1 : 5) :
nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté.
Non seulement le juge gracieux donne au législateur un laissez-passer et supprime les anciennes notes de son registre, mais il décide d’aller un peu plus loin : il l’adopte ! Incroyable ! Il accueille le législateur chez lui et lui octroie tous les droits et privilèges réservés aux autres membres de sa maison ! C’est précisément ce que Jésus a fait dans un sens spirituel pour tous les croyants ! Paul déclare à l’Église de Rome (8 : 15) eu égard à la personne adoptée :
Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père !
XI. JUSTIFICATION
La justification est l’acte de Dieu par lequel il déclare le pécheur croyant juste sur la base de l’œuvre de substitution, d’expiation, de propitiation, de rédemption, de réconciliation, de régénération, d’adoption de Christ. C’est cet « acte de Dieu par lequel Il acquitte le croyant en l’Évangile du verdict de condamnation divin et le déclare juste »[i]. Plus important encore, il dépasse une déclaration d’innocence, c’est une déclaration de justice ; le croyant est à présent en règle avec Dieu, et Dieu le traite en conséquence ! Paul affirme à cet effet à l’Église de Corinthe (6 : 11) :
Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.
Par rapport à notre illustration, ceci se comprend mieux par le fait que le juge se rend à la place publique et proclame que le législateur est son ami proche, lui transmet sa justice, son caractère et sa crédibilité ! Paul l’exprime de cette façon à l’Église de Rome (Romains 3 : 24) :
et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.
XII. RÉsumÉ : La rÉponse de l’homme
Les descripteurs bibliques du salut susmentionnés illustrent de manière frappante l’amour, la grâce et la miséricorde immenses que Dieu a manifestés en convertissant l’âme bien morte d’un individu (cf. Éph. 2 : 1 – 10). En effet, il s’agit d’un grand salut (Hébreux 2 : 3). Ces vérités poussent à se poser la question : quel doit être votre réponse à l’offre de Dieu ?
COMMENT UNE PERSONNE PEUT-ELLE BÉNÉFICIER DE LA RÉGÉNÉRATION DANS SA VIE ? CI-APRÈS QUELQUES PASSAGES DES ÉCRITURES QUI NOUS INFORMENT DE CE QUE DIEU ATTEND SPÉCIFIQUEMENT EN RETOUR
A. Repentance
Dans Luc 15 : 7 Jésus déclare :
« De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance ».
La repentance signifie avoir un changement d’intellect, d’émotion et de volonté. Tout comme dans la parabole du fils prodige dans Luc 15, il faut arriver à la fin de la déification du moi « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne … ». La Repentance est donc une attitude empreinte d’humilité et de contrition qu’il est impossible d’avoir sans le don de Dieu. 2 Timothée 2 : 25 déclare très clairement :
… dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité.
Lorsque Dieu accorde la repentance, les avantages sont inégalés dans cette vie. Dans le sermon de Pierre consigné dans Actes 3, il l’énonce de cette façon : Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur (3 : 19). Luc (13 : 3 – 5) affirme
la même vérité dans le sens contraire, indiquant que ceux qui ne se repentent pas ne seront pas sauvés :
Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également.
Jésus personnifie sommairement toutes les représentations du salut lorsqu’il déclare exclusivement dans Jean 14 : 6 :
Jésus lui dit : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ».
B. Foi
Dans Hébreux 11 : 6, l’auteur déclare,
Or sans la foi il est impossible de lui être agréable.
« Étant donné que la repentance est le côté négatif de la conversion : se détourner de son péché, la foi est son côté positif : se saisir des promesses et de l’œuvre de Christ »[i]. La foi est donc l’engagement total d’une personne à Christ. C’est l’acceptation volontaire de l’offre gracieuse de Dieu. C’est l’affirmation du cœur humain face à l’œuvre de Dieu précédemment décrite dans le présent document. La foi est le moyen par lequel s’approprier Christ et Son œuvre.
La foi en elle-mÊme ne sauve pas, plutÔt, c’est le canal par lequel Dieu met À disposition Son don de grÂce qui me sauve
Suivez ce que je veux dire ici : le fait ci-dessus est la raison pour laquelle je ne me préoccupe pas de l’étiquette commune, La Communauté de foi. Dans sa politesse et sa rectitude politique, c’est une étiquette trop générale et trompeuse. Elle a tendance à engendrer l’idée selon laquelle toutes les personnes de foi sont en règle avec Dieu. Mais c’est possible d’avoir la foi en une mauvaise compréhension (ou ne pas du tout comprendre) des descripteurs bibliques de la véritable foi salvatrice tel que exposé dans et par cette étude. Paul énonce clairement cette distinction de la grâce de Dieu comme étant ce qui me sauve dans Éphésiens 2 : 8 :
Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.
Nous sommes sauvés par la grâce de Dieu. Cette grâce est mise à disposition au moyen de la croyance par la foi seule au Dieu des Écritures qui a révélé dans ces dernières les éléments pertinents du salut afin que nous puissions les croire.
C. Conversion
Dans Actes 26 : 20, Paul explique le salut au Roi Agrippa. Dans son discours, il déclare ce qui suit :
… j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’œuvres dignes de la repentance.
La conversion signifie « Se tourner vers ». « Changer la pensée et le comportement de quelqu’un ». Les Écritures expliquent la conversion en termes de responsabilité de l’homme de se tourner, ou d’être converti, et de transformation d’un homme par Dieu. S’agissant de la première responsabilité, Ésaïe écrit au chapitre 55 : 6-7 :
Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve ; Invoquez-le, tandis qu’il est près. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Éternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.
Et concernant le dernier point de la responsabilité de Dieu de se transformer, Pierre a prêché dans Actes 3 : 26 :
« … C’est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l’a envoyé
pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités ».
Par conséquence, la conversion est en même temps une œuvre de Dieu et un acte de l’homme qui a d’énormes implications :
la conversion conduit à un changement fondamental de toute la vie. Elle reçoit une nouvelle perspective et un nouvel objectif… elle implique une transformation totale de son existence sous l’influence du Saint-Esprit.[i]
La conversion est un changement de direction de l’intellect, de l’émotion et de la volonté pour se tourner vers Dieu. Paul appelle la conversion « se tourner vers Dieu » dans 1 Thessaloniciens 1 : 9 :
… et comment vous vous êtes tournés vers Dieu, en vous détournant des idoles, pour servir, comme des esclaves, un Dieu vivant et vrai (NBS)
D. Adoration
Paul indique à l’Église de Rome la nécessité de connaître en qui spécifiquement placer sa foi ou se convertir. Romains 10 : 9 affirme à ce sujet :
… Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
Le mot grec qui est traduit par Seigneur (kurios) est utilisé 747 fois dans le Nouveau Testament. Il signifie « Maître, Roi ou Patron ».
Lorsque quelqu’un vient à Jésus pour recevoir le salut, il doit venir au Jésus décrit dans les Écritures afin d’être sauvé. Le Jésus des Écritures est le Seigneur
Nul n’est sauvé s’il ne croit au Seigneur Jésus-Christ. Comme avec la repentance, la foi et la conversion, toutes ces réponses supposent l’idée d’abandonner le contrôle de votre vie à la seigneurie de Christ ; c’est l’abandon de la volonté d’une personne pour partager celle d’un autre. Jésus-Christ devient votre nouveau patron, et vous devenez Son esclave ! Si vous ne vous soumettez pas à cette réalité pendant que vous envisagez le salut, vous pourrez être en train d’opter pour une « croyance facile » : recevoir un Jésus de votre propre imagination ou à votre propre gré. Il en résulte que vous vous tromperez vous-même, pensant que vous avez accepté Jésus, et que vous êtes sauvé, pourtant dans la réalité, vous ne l’êtes pas ; vous avez reçu un Jésus de votre propre création, à la différence de celui que présentent les Écritures et l’histoire. Dans 2 Corinthiens 11 : 4, Paul était préoccupé de ce que l’église des Corinthiens agissait exactement de la sorte : de ce qu’ils avaient reçu un autre Jésus, qu’il ne leur avait pas prêché.
Un cœur repentant qui dÉsire volontiers un nouveau Seigneur est la caractÉristique d’une vÉritable conversion de l’Âme
La personne véritablement convertie veut de tout cœur adopter l’agenda de Christ comme étant le sien ! Ceux qui croient en un autre Jésus sont toujours caractérisés par le manque d’obéissance aux commandements de Jésus ; ils s’accrochent à leur propre manière de faire les choses. Ceci est donc un signe révélateur de la véritable ou de la fausse conversion : Adoration. Jésus a relevé dans Marc 8 : 34 – 35 cette même condition profonde concernant ce qui connote la véritable foi salvatrice :
« Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera ».
E. Venir à Christ
L’apôtre Jean et l’apôtre Paul étaient très clairs dans leur évangile (Jean 1 : 12) et épitre (Éphésiens 1 : 13) respectifs concernant la nécessité de plaider pour le salut de Dieu à partir d’un cœur contrit :
Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis.
Notez la condition pour être scellé du Saint-Esprit : c’est croire ou recevoir le message de la vérité, l’évangile de votre salut. La supplication à Dieu peut et doit être Lui adressée par la prière, qui consiste à parler à Dieu. Faites la prière suivante aujourd’hui si elle représente le désir de votre cœur :
« Seigneur Jésus, je confesse que je suis un pécheur qui a besoin d’un nouveau patron. Je me repens d’être le dieu de ma propre vie et t’implore de me sauver. Je t’accueille dans ma vie comme mon Seigneur et Sauveur. J’ai besoin de la puissance de ton Saint-Esprit pour me transformer en la personne que tu veux que je sois. Merci d’avoir écouté ma prière et d’être venu dans ma vie ».
Après avoir étudié ces descripteurs et la réponse biblique aux descripteurs du salut, ma prière est que si vous n’avez pas demandé à Jésus de venir dans votre cœur, votre réflexion soit similaire à celle du roi Agrippa, après son entretien avec Paul dans Actes 26 : 28 :
Et Agrippa dit à Paul : tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien !
J’ai confiance que Dieu utilisera cette étude pour parler à votre cœur de manière profonde au sujet du salut qui se trouve en Jésus-Christ seul. Amen !
[2] Ibid, p. 210
[3] Baker’s Dictionary of Theology
[4] Stott, John The Cross of Christ, p. 175
[5] Morris, p. 54
[6] Barackman, Practical Christian Theology
[7] Erickson, Christian Theology
[8] NIDNTT 1:355