Les Raisons Bibliques Pour Défendre Israël | Partie 2
Télécharger l’étude BibliqueDans la première partie de cette série, nous avons examiné quelques passages bibliques “Israël 101” qui expliquent pourquoi chaque personne, groupe et nation devrait soutenir Israël. Cette semaine, nous allons approfondir davantage cette étude. Appelons cette étude “Israël 401”. Gardez à l’esprit, au regard de ce qui se passe en Israël, je pense qu’il est opportun de proposer cette série d’enseignement en deux parties – du point de vue d’un enseignant de la Bible.
Presque tous les serviteurs publics qui ont une ouïe aiguisée, savent que la Bible enjoint aux individus et aux nations de bénir Israël. Dans Genèse 12:3, Dieu déclare dans sa promesse à Abraham (le patriarche d’Israël) : “ Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront …“.
Cependant, tous ceux qui suivent le Christ ne sont pas favorables à Israël. Au sein du christianisme évangélique, il y a un camp qui soutient ce que j’ai expliqué et défini dans la première partie comme la “Théologie de Substitution”. L’autre therme théologique plus sophistiqué est le “Supersessionisme”.
Ces adeptes croient que l’Église évince Israël ; ils adoptent ce qui équivaut alors à un titre décrivant le contexte “La Théologique de Substitution”. Dans cette étude, j’utiliserai ces termes de manière interchangeable.
En guise de rappel, les adeptes de la Théologie de Substitution croient que Dieu en a fini avec Israël, l’a remplacé par Son Église. L’Église est donc le nouvel Israël ; par conséquent, la promesse conditionnelle (cf. Genèse 12:3) énoncée ci-dessus dans l’alliance abrahamique (cf. Genèse 15:18) s’applique maintenant à l’Église.
Que dit la Bible à ce sujet ? Que croyez-vous ? La façon dont un législateur américain raisonne sur cette question à partir des Écritures a d’énormes implications pour la politique étrangère Américaine et, comme beaucoup le concluent, sur la question de savoir si Dieu continuera à bénir l’Amérique.
Bonne suite de lecture cher ami.
I. INTRODUCTION
Cette étude devrait s’avérer assez stimulante intellectuellement pour la plupart de ceux qui la liront. Il ne faut pas que cela vous dissuade d’aller jusqu’au bout pour comprendre ce qui suit, car il s’agit d’un sujet d’une importance cruciale pour toute personne exerçant une fonction politique. Comme d’habitude, j’ai tenté de la détailler de manière succincte pour que l’étude soit sécable et digeste, afin de faciliter votre compré-hension. Continuons donc notre étude.
II. LES DÉFIS AUXQUELS EST CONFRONTÉ LE SUPERSESSIONISME
Si la promesse conditionnelle (cf. Genèse 12:3) de l’alliance abrahamique (cf. Genèse 15:18) reste intacte, alors les bénédictions de Dieu sur les individus et les nations sont prédites en partie par la façon dont ils traitent Israël en tant que Nation. Dans ces conditions, la théologie d’une personne de ne pas soutenir ou bénir l’État d’Israël doit être incontestable. La position biblique et le soutien exégétique en faveur du Supersessionisme doivent être soigneusement explicites, universellement convaincantes et sans l’ombre d’un doute, au regard des conséquences délétères énoncées dans Genèse 12:3 ! Faire la différence dans ce cas entre Dieu qui bénit ou qui maudit exige de meilleures capacités exégétiques. Encore une fois,
ADHÉRER À TORT À LA THÉOLOGIE DE SUBSTITUTION PEUT METTRE EN PÉRIL L’AVENIR D’UN INDIVIDU, D’UN GROUPE, OU D’UNE NATION.
Les Supersessionistes ont un grand défi à relever s’ils adoptent et promeuvent avec confiance “Dieu en a fini avec la nation d’Israël ” car c’est sur eux que repose la charge de le prouver. Au minimum, ils doivent de manière convaincante débattre de la parole de Dieu selon ce qui suit :
A. LES PROMESSES QUE DIEU À FAITES À ISRAËL NE SONT PLUS APPLICABLES À ISRAËL
Les Écritures énoncent-t-elles clairement que les promesses évidentes que Dieu a faites à Israël ne s’appliquent plus à Israël mais à son Église ? Comment Dieu peut-il faire de nombreuses promesses inconditionnelles à Israël en tant que nation dans l’Ancien et le Nouveau Testament (aussi bien dans Genèse 12 que dans Romains 11) et ne pas les accomplir ? Où Dieu dans sa Parole nie spécifiquement les promesses qu’il a faites dans ces passages ?
B. L’ÉGLISE EST LE NOUVEL ISRAËL
Les théologiens de la Substitution doivent démontrer que les Écritures enseignent clairement que l’Église remplace et éclipse Israël. L’Église est-elle spécifiquement désignée comme le remplaçant de la nation d’Israël ? Ou bien la thèse de la théologie du remplacement est-elle basée sur un ou deux passages pris hors contexte, comme nous l’examinerons plus loin dans cette étude ?
C. L’ÉGLISE HÉRITE DES ALLIANCES ET DES BÉNÉDICTIONS D’ISRAËL
Les Écritures enseignent-t-elles clairement qu’en bénissant son Église, Dieu ne bénira plus l’ethnie Israël en tant que nation ? Les Supersessionistes ont la responsabilité de prouver de manière convaincante, à partir de passages bibliques, qu’Israël en tant que nation n’a plus de place dans le plan futur de Dieu. Encore une fois, c’est sur eux que repose la charge d’apporter des preuves.
Ils doivent fournir un argument exégétique solide pour chacune de ces trois propositions afin de faire valoir leur point de vue. Si ce n’est pas le cas, ils joueront avec le feu, conformément à Genèse 12.
III. CLARIFIER LE SUPERSESSIONISME
Avant d’examiner de plus près chacune des trois prémisses remises en question précédemment en association avec des textes bibliques spécifiques, il convient d’abord d’apporter plusieurs éclaircissement pour une compréhension plus large de ce point de vue théologique encore répandu. Ces éclaircissements sont les suivants :
A. ILS FONT UNE DISTINCTION ENTRE ISRAËL SPIRITUEL ET LA NATION D’ISRAËL
Pour construire et défendre leur position, les Supersessionistes suggèrent souvent que ce que les écrivains respectifs de la Bible avaient à l’esprit lorsqu’ils mentionnaient Israël (par rapport aux passages qui posent problème à leur position) c’est ceci : “Israël” est une référence aux juifs qui sont venus à Christ par opposition à la nation ethnique d’Israël. Cette distinction commode deviendra de plus en plus évidente au fur et à mesure que cette étude progresse.
B. ILS CHANGENT SANS VERGOGNE ET AVEC GENEROSITÉ LEUR APPROCHE HERMÉNEUTIQUE DE L’INTERPRÉTATION
Cette approche cavalière d’interpréter le texte biblique qui s’apparente à une marelle, c’est ce qui me gêne vraiment. ! Face à des passages clairs et directs qui promettent le retour de la nation Israël, ils s’empressent de dire que les Écritures ont un sens non littéral. Cette déformation est quelque peu similaire à un arbitre qui change sa façon d’arbitrer le match dans les deux dernières minutes. Si les théologiens de la Substitution appliquaient ce même privilège aux nombreux passages qui traitent de leur rédemption, ils n’auraient aucune assurance de leur salut.
C. ILS SONT PARFOIS MOTIVÉS PAR L’ANTISEMITISME
Pour rendre justice au sujet, je dois mentionner que l’antisémitisme est parfois la véritable force motrice de ceux qui défendent un point de vue selon lequel Dieu a rejeté les Juifs.
LE RACISME ANTIJUIF PARMI CEUX INVOQUENT LE NOM DU CHRIST N’A RIEN DE NOUVEAU – AUSSI MÉPRISABLE, IMPIE ET CONTRAIRE À CHRIST QU’IL SOIT.
Alors que les deux premiers sous-points peuvent être argumentés avec objectivité, ce dernier point est une affaire de cœur, et les Écritures nous avertissent de ne pas juger le cœur d’autrui. Ce qui est discernable, cependant, est la surdité intraitable d’un individu à un raisonnement convaincant à partir de plusieurs textes bibliques prévalents et une amertume sous-jacente à l’égard d’un groupe de personnes ; parfois, cet entêtement est dû à l’antisémitisme. Cette possibilité ne doit pas être négligée lorsqu’il s’agit d’interagir avec ceux qui affirment catégoriquement et sans amour : “Dieu en a fini avec les Juifs !
IV. CONDENSER LE SUPERSESSIONISME
Enfin, en guise d’introduction, ce qui suit n’est pas une étude sur l’eschatologie en tant que telle, ni une critique du Pré-millénarisme du Postmillénarisme ou de l’Amillenarisme, même si, il est vrai, une forte corrélation existe entre ces camps. L’un ou l’autre soit adhère au non-Supersessionisme, soit au Supersessionisme. Entreprendre une discussion élargie sur la corrélation ou non avec ces points de vue eschatologiques dépasserait le titre, l’objectif et l’intention de cette étude. Il suffit d’établir ce de ce qui suit :
V. LES CONTRE-ATTAQUES AU SUPERSESSIONISME
L’évangélisme américain, avec ses séminaires nationaux, ses prédicateurs radiophoniques, mini-stères et auteurs populaires, ont défendu sans réserve une théologie pro-israélienne depuis de nombreuses décennies. Les séminaires dispensa-tionalistes, comme Dallas, Western, Denver et Moody ; les prédicateurs de la radio et de la télévision comme feu DeHaan, Fal well, McGee, Wiersbe, Rogers et Stanley ; Swindoll, Jeremiah et MacArthur ; les ministères tels que CRU (anciennement Campus Crusade), Navigators, Youth For Christ et Capitol Ministries ; les ministères d’édition de Hal Lindsey, dans The Late Great Planet Earth, et de Tim LaHaye dans sa série “left behind”, ont tous mis ensemble pour affecter de manière inopportune la conception des Supersessionistes à notre époque, afin de parvenir ” à sa disparition complète”. (Blaising, “The Future of Israel as a Theological Question”, JETS 44 [2001]).1 Néanmoins, quelle que soit l’évolution du marché dans un sens ou dans l’autre, le décideur politique doit ancrer ses convictions pour ou contre la Théologie de Substitution sur la base de son exégèse personnelle de la Parole de Dieu. Cette étude est une tentative d’aide à cette décision.
VI. COMPRENDRE L’HERMÉNEUTIQUE DU SUPERSESSIONISME
Il convient de revenir sur le point précédent III.B. Les Supersessionistes s’appuient sur plusieurs principes d’interprétation pour arriver à leurs conclusions. Il est utile de les analyser plus en détail afin d’élargir la compréhension, le background, et la perception de leur mode de pensée lorsqu’ils examinent les passages qui font débat. Une brève explication de chacun de leurs principes se présente comme suit :
A. LE NT A UNE PRIORITÉ D’INTERPRÉTATION SUR L’AT
La plupart des exposants conservateurs estiment que les Écritures sont progressives en leur révélation, c’est-à-dire que ce qui est évoqué de manière sommaire, par exemple dans la Genèse, est analogue au NT, plus approfondi et détaillé. Mais les Supersessionistes croient qu’au lieu de fournir des informations supplémentaires et plus approfondies, le NT n’est pas seulement un interprète du sens des textes de l’Ancien Testament (AT)\, mais il peut aussi les réinterpréter ! Plus précisément, à cet égard, les promesses physiques faites à Israël par les prophètes de l’Ancien Testament sont, selon eux, souvent réinterprétées par les auteurs du NT dans le but d’atteindre un accomplissement spirituel dans l’Église. En conséquence, les prédictions actuelles de l’AT relatives à la future restauration physique d’Israël sont, à mon avis, écartées à tort.
En suggérant que Dieu, de cette manière, offre maintenant quelque chose de plus grand – quelque chose qui transcende l’intention de l’auteur de l’AT – il faut réécrire et/ou réinterpréter ce que l’auteur de l’AT voulait dire au public auquel il s’adressait à l’époque. Mais voici le problème majeur que cela pose :
LA PRATIQUE DE CETTE HERMÉNEUTIQUE REMET EN QUESTION L’INTÉGRITÉ, L’INFAILLIBILITÉ ET L’IMMUTABILITÉ DES ÉCRITURES DANS SON ENSEMBLE.
En fin de compte, ils affirment que l’auteur biblique ne pensait pas vraiment ce qu’il disait au moment où il le disait ! Cette interprétation pose un réel problème et constitue un affront aux fondements de la doctrine biblique de la bibliologie, à savoir que la Bible est infaillible, inerrante et pleinement inspirée, ce qui constitue un tournant décisif dans la manière de considérer la Bible et son autorité dans un sens global.
B. LES TEXTES DE L’AT ONT DES ACCOMPLISSEMENTS SPIRITUELS, PAR OPPOSITION AUX ACCOMPLISSEMENTS LITTÉRAUX
Outre Genèse 12 et Romains 11, une lecture directe de textes bibliques tels que Amos 9:11-15, Zacharie 14:16 et Joël 3:17-18 indique que Dieu a un plan pour restaurer la nation d’Israël. Israël possèdera à nouveau un jour le pays ! Et cette prophétie est déjà en train de s’accomplir ! Il est difficile de ne pas voir le sens de ces textes. Là encore, les Supersessionistes affirment que Dieu a accompli ces promesses de “manière non littérale” (Hoekema, Amillennialism, p.172), mais le problème de cette position est que d’autres prophéties de l’AT déjà accomplies le sont à la fois physiquement et littéralement!2
C. LA NATION D’ISRAËL EST UN TYPE DE L’ÉGLISE DU NT
Les Supersessionistes et les non-Supersessionistes croient tous deux aux types (ou typologies) de l’Ancien Testament. Dans les Écritures, un type est une personne ou une chose de l’Ancien Testament qui préfigure une personne ou une chose du Nouveau Testament ; un type est une préfiguration. Par exemple, les sacrifices d’animaux de l’Ancien Testament qui expiaient les péchés des Israélites préfigurent le sacrifice ultime du Christ sur la Croix pour les péchés de l’humanité. Ce dernier exemple est appelé antitype supérieur. C’est ainsi que les tenants du Supersessionisme considèrent qu’Israël est un type et que l’Église est l’antitype supérieur.
Cependant, on ne peut pas lire dans la Bible l’existence d’un type lorsque la Bible n’identifie pas spécifiquement quelque chose comme un type ; faire cela, c’est s’engager sur la pente glissante de l’interprétation subjective des Écritures – lire des types dans tout ce qui est imaginable. Il s’agit là d’une forme d’eisegèse, définie par le Dictionnaire anglais Merriam-Webster comme “l’interprétation d’un texte (comme la Bible) en y lisant ses propres idées”. Dans l’école herméneutique de l’interprétation typologique, l’interprète devient le pouvoir et la force d’un passage, par opposition à la façon dont il est censé être – la définition est fournie par le passage lui-même. Cela revient à superposer un sens qui n’a pas été voulu par l’auteur ou les auteurs. On ne trouve nulle part dans la Bible de preuves bibliques indiquant qu’Israël était destiné par Dieu dans l’Ancien Testament, à être un type relatif à l’Église. Agir ainsi, c’est lire dans le texte quelque chose qui n’y figure pas, afin d’étayer ses propres prédictions. Il s’agit d’une eisegèse et non d’une exégèse.
Ce sont là trois principes d’interprétation différents de la norme que les Supersessionistes emploient régulièrement pour soutenir leur conception selon lequel “Dieu en a fini avec Israël aujourd’hui”.
VII. PASSAGES CONTESTÉS DU SUPERSESSIONISME
Voici les arguments les plus courants tirés des Écritures qui sont utilisés pour justifier leur conviction que Dieu en a fini avec Israël et, entre autres, qu’Israël n’est peut-être pas digne de l’attention particulière de l’Amérique.
A. LE REJET SUPPOSÉ PERMANENT DE LA NATION D’ISRAËL : MATTHIEU 21:43
C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits.
Ce passage, dans lequel Jésus s’adresse aux dirigeants juifs de son époque, est largement utilisé pour soutenir cette position. La théologie de substitution estime qu’Israël a perdu sa bénédiction à cause de son rejet de Jésus. Selon Gerstner, “ils ont été jugés et trouvés pas assez bons” (cité par Ironside, Wrongly Dividing the Word of Truth, p. 190-91).
Remarquez cependant que le mot “vous” ne désigne pas clairement la nation d’Israël, Jésus pourrait simplement s’adresser aux dirigeants de l’époque qui le rejetaient. En fait, deux versets plus loin, dans Matthieu 21:45, les dirigeants juifs indiquent que Jésus s’adressait spécifiquement à eux ! (C’est la conclusion de Saldarini, Matthew’s Christian-Jewish Community, p. 59). La nation d’Israël n’est mentionnée nulle part dans ce passage.
Deuxièmement, il n’est fait aucune référence que l’Église soit la remplaçante. Les mots que Jésus utilise ici sont: donnés à une nation. Il pourrait s’agir d’individus attentifs à Jésus ou d’un meilleur Israël dans le futur, par opposition aux dirigeants pharisiens egocentriques. Il s’adresse à ceux qui ont refréné les multitudes dont ils étaient censés être les pasteurs. C’est la position de Vlach, Has The Church Replaced Israel ? p. 143, et de Fruchtenbaum, Israelogy : The Missing Link in Systematic Theology, p. 40, et McClain, The Greatness of the Kingdom, p. 296-97.
Même si sera donné à une nation faisait référence à l’Église, le passage n’exclut pas une restauration future de la nation d’Israël. Par conséquent, ce passage ne devrait pas être utilisé pour suggérer de manière catégorique et concluante que Dieu en a fini avec Israël – en particulier lorsqu’au moins 13 autres livres de la Bible affirment le contraire.3
B. LE LANGAGE ATTRIBUÉ À ISRAËL, SUPPOSÉMENT APPLIQUÉ À L’ÉGLISE.
Les adeptes du Supersessionisme croient que le langage décrivant Israël est appliqué à l’Église dans le NT ; ils en concluent que le NT identifie donc l’Église à Israël. Examinons attentivement un échantillon de certains de ces passages afin de mieux comprendre cette erreur de présomption.
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- Galates 6:16
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Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l’Israël de Dieu!
C’est le texte principal cité par les tenants de la Théologie de Substitution qui est censé indiquer que l’Église est appelée Israël dans le NT. Le raisonnement est le suivant : si l’on peut dire que l’Église est Israël dans le NT, alors on peut conclure que Dieu en a fini avec Israël ; Israël a été remplacé par l’Église. Le problème de cette conclusion, par ailleurs, est le contexte général et la thèse principale de l’épître. L’épître aux Galates est écrite pour réfuter les judaïsants, ces Juifs de l’Église galate qui enseignaient que le salut ne s’acquiert pas par la foi seule en Christ seul, mais qu’il faut aussi observer la loi de l’Ancien Testament – une vision erronée du vrai salut. Dans son contexte et correctement compris, ce passage dit : Vers la fin de cette forte polémique, Paul lance un “bouquet” aux Juifs de cette église particulière qui n’ont pas été corrompus par les judaïsants. Il appelle à juste titre ceux qui font confiance au Christ seul pour leur salut le [véritable] Israël de Dieu. Paul fait une distinction entre les vrais croyants d’origine juive et les judaïsants qu’il avait déjà anathématisés pour leur hérésie sur la doctrine du salut (cf. Galates 1,6-9).Ils étaient Israël qui n’était pas de Dieu (dans le sens où la voie de salut de Dieu a toujours été la foi seule, selon Genèse 15:6). Dans ce contexte, Paul termine sa lettre sur une note optimiste, en partie en félicitant les chrétiens juifs authentiques qui ont bien compris et cru en ce que lui et les autres apôtres ont enseigné sur ce que signifie réellement le fait d’être sauvé.
Le commentateur George (Galates, p. 440) ajoute avec justesse à cet égard :
Il est étrange que si Paul avait simplement l’intention d’assimiler les croyants non juifs au peuple d’Israël, il ferait cette identification cruciale ici, à la fin de la lettre, au lieu de l’inclure dans le corps principal où il développe longuement l’argument de la justification par la foi.
En fait, les Écritures mentionnent toujours Israël dans le contexte de la nation d’Israël, et non pas dans un sens confus comme l’Église (et en violation du principe de la perspicacité des Écritures).
IL N’Y A AUCUN PASSAGE DANS L’ENSEMBLE DU NOUVEAU TESTAMENT QUI DISE QUE L’ÉGLISE EST ISRAËL OU QUE L’ÉGLISE EST UNE SUBSTITUTION D’ISRAËL.
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- 1 Pierre 2:9-10
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Vous, au contraire, vous êtes une RACE ÉLUE, un sacerdoce royal, UNE NATION SAINTE, un PEUPLE ACQUIS, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n’étiez PAS UN PEUPLE, et qui maintenant êtes le PEUPLE DE DIEU, vous qui N’AVIEZ PAS OBTENU MISÉRICORDE, et qui maintenant avez OBTENU MISÉRICORDE.
Les mots mis en lettres capitales le sont aussi dans la New American Standard Bible (NASB 1995) de la Lockman Foundation (utilisées dans la version anglaise de cette étude). Ils sont destinés par l’équipe de traduction de NASB à servir d’indication pour les passages de l’AT (dans ce cas, Deut 7:6-8) qui sont répétés et cités par l’auteur du NT. Cette caractéristique de cette traduction biblique particulière est très utile. En ce sens, dans 1 Pierre 2:9-10, Pierre utilise des termes de l’AT prononcés par Moïse pour identifier Israël et pour décrire ceux qui se sont confiés au Christ pour le salut – des gens qui, dans le NT, font partie de l’Église.
Si Israël et l’Église sont tous deux le peuple de Dieu par rapport à l’ancienne alliance de Dieu avec Israël et à sa nouvelle alliance avec l’Église, ne s’ensuit-il pas que les mêmes descripteurs peuvent s’appliquer à chacun d’entre eux ? C’est le cas, mais voici le problème :
LE FAIT QUE LES “TERMES D’ISRAËL” S’APPLIQUENT ÉGALEMENT À L’ÉGLISE NE SIGNIFIE PAS QUE L’ÉGLISE EST ISRAËL.
Ce qui est important pour cette étude, c’est que le passage ne prétend pas que l’Église a remplacé Israël.
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- Romains 11:16-24
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Nous arrivons maintenant au passage crucial du débat. (Plutôt que de citer ce long passage pour des raisons d’espace, prenez le temps de le lire). Ce passage parle de la greffe des païens à l’aide d’une métaphore littéraire, celle de l’olivier. Les païens sont décrits comme la ” branche d’olivier sauvage” greffé sur “la riche racine de l’olivier”, c’est-à-dire Israël. Ce beau langage dépeint un parallèle facile à comprendre qui semble souligner la proposition de la théologie de substitution.
La dernière partie du passage va cependant à l’encontre de leur position. Paul poursuit en expliquant que les non-juifs ne devraient pas se sentir supérieurs aux “branches naturelles”, c’est-à-dire aux Juifs, car Dieu est puissant pour les enter de nouveau. (11:23, ). Et tel sera le cas selon Romans 11:26.
C. LES SUPERSESSIONISTES DOIVENT SURMONTER D’UNE MANIÈRE OU D’UNE AUTRE LA CLAIRE DECLARATION DU NOUVEAU TESTAMENT SUR ROMAINS 11:26 : ILS MEPRISENT L’IDEE QUE TOUT ISRAËL SERA SAUVÉ
Dans le contexte des parties précédentes de ce passage (11:23), la signification est tout à fait évidente – Dieu a le pouvoir de réintégrer un jour la nation d’Israël. Cette compréhension est soulignée dans la première partie de Romains 11, où, au verset 1, Paul dit Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là ! Le sens direct de ce passage, avec une lecture normale, n’est pas difficile à comprendre.
Les Supersessionistes croient cependant que tout Israël signifie les juifs et les gentils croyants … c’est-à-dire que tout Israël dont parle Paul est l’Église. Le contexte, cependant, ne soutient pas une telle interprétation exagérée, en particulier à la lumière du verset qui suit immédiatement 11:26 – le verset 11:27 – et qui déclare : ” Et ce sera mon alliance avec eux, Lorsque j’ôterai leurs péchés. “
Puisque l’Église est composée de ceux dont les péchés ont été enlevés, tout Israël ne peut pas être une référence à l’Église ! Il s’ensuit donc que Paul n’a pas les croyants à l’esprit lorsqu’il dit “tout Israël” ! Ce passage sert plutôt à souligner que Dieu n’a pas oublié, et n’oubliera pas à la fin des temps, les promesses qu’il a faites à Israël dans Genèse 12 ! C’est la simple compréhension de ce passage.
En conséquence, il est difficile de comprendre pourquoi les tenants du Supersessionisme considèrent Romains 11 comme favorable à leur position, car ce n’est pas du tout le cas ! Au contraire, il sert à infirmer leur position.
D. LE SILENCE DU NT
En réinterprétant le sens normal de Romains 9-11, les Supersessionistes croient – à tort – que le NT ne parle pas de la restauration d’Israël, mais que Dieu en a fini avec eux. Les non-Supersessionistes adoptent le point de vue inverse : Romains 9-11 parle bien de leur restauration, tout comme d’autres passages, notamment Actes 1:6 et Matthieu 19:28. Ces trois passages prouvent la restauration d’Israël, et les deux derniers par personne d’autre que Jésus lui-même ! Notez Actes 1:6 :
Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël?
Ils demandaient quand le royaume d’Israël serait restauré. Dans ce qui suit Actes 1:6, Jésus ne fournit pas de réponse directe à leur question, mais il ne corrige pas non plus leur hypothèse ! Notez Matthieu 19:28 :
Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m’avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël.
Dans l’avenir eschatologique, lorsque Jésus reviendra et régnera, ce passage suggère plus que tout qu’Israël sera là aussi ! Ces deux passages ont été utilisés par le commentateur Peters en réponse à l’affirmation des Supersessionistes selon laquelle le NT était silencieux sur l’avenir d’Israël. Son argumentation exégétique était si convaincante que beaucoup de ses adversaires concédèrent le débat (cf. Le royaume théocratique de notre Seigneur Jésus, le Christ, tel qu’il a été annoncé dans l’Ancien Testament, 2:50).
COMME LES PROPHÈTES DE L’ANCIEN TESTAMENT, JÉSUS ET LE NOUVEAU TESTAMENT NE SONT PASSILENCIEUX SUR LA RESTAURATION DE LA NATION D’ISRAËL.
Encore une fois, au moins 13 livres de la Bible parlent clairement de l’intention de Dieu de restaurer la nation d’Israël à la fin des temps.
VIII. LE POINT CULMINANT DE L’ARGUMENTATION THÉOLOGIQUE DU SUPERSESSIONISME
Les chapitres 9 à 11 de l’épître aux Romains enseignent catégoriquement qu’il y a un avenir pour la nation d’Israël ! Pour la seule raison (et j’en ai énuméré plusieurs), les arguments des partisans du Supersessionisme, qui tentent d’écarter l’avenir d’Israël, échouent à la lumière de ce passage fort, puissant et direct. Le fait d’Agiter le drapeau de la position des Supersessionistes n’est pas fondé, surtout à la lumière des conditions et du danger qui s’ensuivent, énoncés dans la Promesse Abrahamique de Genèse 12. Il faut être très contemplatif quant à la manière dont on traite la nation Israël. Dieu a de grands projets pour elle et la protège !
IX. RESUME
L’AT et le NT enseignent tous deux qu’Israël sera restauré en tant que nation ; Israël a une perpétuité promise qui n’est nulle part contestée dans ou par les Écritures. En outre, il existe une clarification et une séparation bibliques perpétuelles et récurrentes entre Israël et l’Église. Ces faits sobres rendent suspecte la position des Supersessionistes. En conséquence,
LES DÉFENSEURS DE LA THÉOLOGIE DE SUBSTITUTION DÉPASSENT LES BORNES LORSQU’ILS ANNONCENT AVEC PÉRIL “DIEU EN A FINI AVEC ISRAËL !”.
Pour ceux qui savent discerner, leurs arguments sont spécieux et manquent de substance exégétique. Chaque responsable politique doit réfléchir profondément aux implications du Supersessionisme, avec le plus grand sérieux et dans la prière. Il n’existe aucune raison biblique de croire que Dieu en a fini avec Israël -. Il n’y a pas non plus de raisons pieuses de justifier le fait d’être anti-Israël.4 Notre nation doit se tenir aux côtés d’Israël parce qu’Il l’ordonne et parce que les conséquences énoncées par Dieu d’agir autrement sont effrayantes.
1 Je suis d’accord avec l’observation de Craig Blaising, mais de nombreux dirigeants évangéliques ne sont pas d’accord avec moi sur ce point. Ils pensent que le Supersessionisme est l’opinion majoritaire parmi les évangéliques aujourd’hui.
2. Le nombre de passages qui proclament les plans futurs de Dieu pour Israël au-delà de l’âge de l’Église, tels qu’ils sont référencés dans cette étude, est considérable. Il m’est difficile de conclure, comme doivent le faire les tenants de la Théologie de Substitution, que les passages des livres des Actes, d’Amos, du Deutéronome, d’Ezéchiel, de la Genèse, d’Isaïe, de Joël, de Matthieu, du Psaume, de l’Apocalypse, des Romains, de 2 Samuel et de Zacharie – soit 13 livres de la Bible – ne signifient pas réellement ce qu’ils semblent vouloir dire !
3 L’une des principales règles de l’herméneutique est que le sens homogène d’une majorité de passages clairement énoncés sur une question donnée doit permettre d’interpréter les passages vagues et moins précis, puisque les Écritures s’autoproclament infaillibles et inerrantes.
4 Pour une étude plus approfondie de cette question, nous vous renvoyons à l’excellent livre complet Forsaking Israel, Larry D. Pettegrew, Kress Biblical Resources ; The Woodlands, Texas. 2021

