Quand la Guerre est Justifiable Selon la Bible – Partie 1
Télécharger l’étude BibliqueLe président Franklin Roosevelt signant la déclaration de guerre contre le Japon, 1941.
Si Jésus appelle ses disciples à être des « artisans de paix », alors comment un chrétien, membre du Cabinet du Président ou du Congrès pourrait-il soutenir l’idée d’aller en guerre ?
La réponse est la suivante : ” Heureux ceux qui procurent la paix…” C’est l’une des béatitudes de Jésus relative à la manière dont les croyants doivent mener leur vie personnelle (Matthieu 5 :9). Mais il y a une distinction à faire entre l’instruction de Jésus concernant le comportement personnel et les responsabilités qu’il énonce relatives à son ordination de l’institution du gouvernement (Romains 13 :1-8 et 1 Pierre 2 :13-14) que les membres chrétiens sont appelés à servir.
Dans un parallèle de l’Ancien Testament (AT), dans le sixième commandement, le mot hébreu pour meurtre est ratsakhdans la phrase “Tu ne tueras pas” (Exode 20 :13), mais notez que ce mot est différent de ceux que Dieu utilise dans les Écritures pour désigner le fait que son peuple doit tuer des personnes ( ennemis ) en période de guerre.
En revanche, pour cette semaine et celles qui s’en suivront, vu l’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie et la réponse croissante du monde, examinons de plus près ce que les Écritures ont à dire sur la guerre.
Bonne lecture cher ami,
I. INTRODUCTION
Lorsque Jésus reviendra, il fera la guerre aux nations dirigées par l’Antéchrist (cf. Apocalypse 19 :11). Dans Deutéronome 20, Dieu lui-même envoie Israël en guerre. Par conséquent, cette étude ne porte pas tant sur la question de savoir si Dieu tolère ou non la guerre ; Il la tolère. L’acceptation et le recours à la guerre par Dieu dans un monde déchu ne sont pas difficiles à comprendre lorsqu’on considère que c’est à travers son utilisation que Dieu manifeste souvent ses attributs de justice et de droiture. En effet, cette étude n’est pas de savoir si Dieu est pour ou contre la guerre, la réponse à cette question est évidente dans les Écritures. Cette étude porte davantage sur le genre de guerre qui est acceptable ou inacceptable à ses yeux.
Pour acquérir une compréhension biblique de la vision de Dieu sur la guerre, nous devons d’abord examiner ce que la Bible dit être le rôle de l’institution de Dieu ou du gouvernement. Ce rôle doit être clairement distingué, contextualisé et séparé des passages qui traitent des responsabilités individuelles, comme indiqué dans le préambule. Ne pas faire cette distinction que l’Écriture elle-même fait, conduit à la confusion, comme si la Bible se contredisait, ce qu’elle ne fait pas. Deuxièmement, pour comprendre ce que sont les guerres justes, il faut examiner si la base de la théorie de la guerre juste internationalement acceptée est biblique. Chacun des huit principes qui composent cette théorie, est-il soutenu par les Écritures ? Si oui, quels passages de la Parole de Dieu sous-tendent chaque précepte ? Autrement dit, est-ce que chacun des huit préceptes est « captif de Christ » (cf. 2 Corinthiens 10 :5) pour ainsi dire ?
Enfin, une étude sur la guerre ne serait pas complète sans examiner les deux principaux camps opposés à la théorie de la guerre juste : le chrétien pacifiste et le non-interventionniste (ce dernier camp est peuplé de chrétiens et de non-chrétiens). Comment les défenseurs de ces croyances tentent-ils de soutenir leurs points de vue, et ces points de vue sont-ils fondés sur la Bible ? Par conséquent :
CETTE ETUDE DEVRAIT S’AVERER DES PLUS UTILES POUR REFLECHIR CLAIREMENT A LA CRISE ACTUELLE.
Le fait d’examiner ces sujets dans cet ordre aidera certainement le fonctionnaire dans l’édification de convictions solides et bibliques concernant le bon usage de la guerre.
II. LE RÔLE DU GOUVERNEMENT
La chute de l’homme dans Genèse chapitre trois, justifie le besoin permanent de Dieu de refréner le mal en l’homme et qui découle de celui-ci. L’un des principaux moyens que Dieu a ordonnés pour parvenir à contenir le mal, découlant de son attribut sacré de la justice parfaite, est le principe de la juste récompense. Ce principe a été illustré pour la première fois dans la Genèse après la Chute. La douleur de la maternité pour la femme et la nécessité pour l’homme de travailler pour la survie de l’humanité (3:16-17) illustrent le juste prix de la désobéissance de l’homme, c’est-à-dire un coût que l’humanité doit supporter dans son avenir physique lointain. De plus, dans Genèse 9 : 6, Dieu institutionnalise la peine capitale : « Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé... ». – C’est pour ainsi dire, que Dieu utilisera une personne morale comme représentant pour infliger sa juste récompense, dans un cas de meurtre. La juste récompense pour le meurtre prémédité d’un autre homme sera la mort du meurtrier : un châtiment corporel infligé par les hommes. Le concept présenté est plus entièrement excogité dans Romains 13 :1-4. Les Écritures disent à cet égard :
“Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité? Fais le bien, et tu auras son approbation. Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal ”LSG
Remarquez tout d’abord que les autorités gouvernementales sont établies par Dieu (v. 1) dans le but, entre autres, de porter l’épée… pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal (v. 4b). Cette même idée est reprise par 1 Pierre 2 :13-14 :
« Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain, v.14 soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien. »
Les institutions humaines (ἀνθρωπίνῃ κτίσει, anthropine ktisei : ce qui est créé pour les humains, par Dieu) existent pour punir les malfaiteurs. Cette vérité basique est fondamentale pour une bonne compréhension du rôle du gouvernement en général et en particulier en ce qui concerne le sujet de la guerre. Le dessein de Dieu, le but du gouvernement dans une large mesure, est de limiter les mauvaises actions des hommes et de dissuader l’homme de certains agissements contre les faibles et les sans-défenses ; c’est une forme de grâce restrictive de Dieu dans un monde déchu.
Ce but fondamental du gouvernement peut être élargi pour inclure non seulement la nécessité de protéger ses citoyens du mal provenant de l’intérieur, mais aussi de protéger ses citoyens du mal provenant de l’extérieur. En ce sens, le gouvernement est un ministre de Dieu pour votre bien.
III. GOUVERNEMENTS FAISANT LA GUERRE
SI TEL EST LE BUT DU GOUVERNEMENT, ALORS IL S’ENSUIT QUE DIEU S’ATTENDRAIT A CE QU’UNE NATION SE PROTEGE DES FORCES DU MAL A L’EXTERIEUR DE SES FRONTIERES OU DES FORCES EXTERIEURES QUI TENTERAIENT DE NUIRE D’UNE CERTAINE MANIERE LES PERSONNES INNOCENTES
Plusieurs fois dans l’Ancien Testament, Israël a dû se défendre contre les assauts de pillages des Philistins, des Assyriens et des Babyloniens. (Selon l’obéissance ou la désobéissance d’Israël à Dieu, Il permettrait à Israël d’être respectivement victorieux ou vaincu.) En fait, comme mentionné dans l’introduction, Dieu a ordonné à Israël d’aller en guerre dans Deutéronome 20 :1,
« Lorsque tu iras à la guerre contre tes ennemis, et que tu verras des chevaux et des chars, et un peuple plus nombreux que toi, tu ne les craindras point; car l’Éternel, ton Dieu, qui t’a fait monter du pays d’Égypte, est avec toi » KJV
Les illustrations suivantes du NT sont des preuves supplémentaires que Dieu tolère l’intérêt de la souveraineté d’une nation par l’utilisation de la guerre :
- Jean-Baptiste ne condamne pas un soldat romain pour avoir fait la guerre ; plutôt, dit-il, « contentez-vous de votre solde. » (Luc 3 :14b).
- Lorsque Corneille le centurion a été gagné au Christ, les apôtres n’ont pas condamné sa vocation (Actes 10, 1 ; 44-48 ; cf. Luc 14, 31). Leur réponse est différente de celle de Jésus dans Jean 8 :11b, où il dit à la femme adultère : « Va, et, ne pèche plus. »
Ces passages et d’autres servent à illustrer l’idée que Dieu n’est pas opposé aux gouvernements qui s’engagent dans la guerre ; c’est en partie la raison pour laquelle il les a créés ainsi, pour le bien de l’humanité. Encore une fois, la question la plus difficile est celle-ci :
QUAND PARTIR EN GUERRE EST-IL JUSTIFIABLE AUX YEUX DE DIEU?
Certes, l’ancienne pratique de la conquête et du pillage d’une autre nation dans le but de gagner leur richesse et de faire des nouveaux esclaves n’est pas une cause justifiable de guerre. Alors qu’est-ce que c’est ? Quelles sont les critères spécifiques pouvant nous aider à déterminer l’utilisation justifiable et injustifiable de la guerre aux yeux de Dieu ?
IV. LES HUIT PRINCIPES D’UNE GUERRE JUSTIFIABLE
Au cours des siècles de discussions relatives à l’éthique de l’usage de la guerre parmi les chrétiens et les non-chrétiens, une théorie de la guerre juste largement et internationalement acceptée a été développée. Historiquement, dans l’Église, les premiers croyants à aborder la question de la guerre d’un point de vue philosophique étaient Augustin d’Hippone, puis quelque 900 ans plus tard, Thomas d’Aquin. Augustin aborde la guerre dans son livre classique, La Cité de Dieu :
Ceux qui ont fait la guerre en obéissance au commandement divin, ou en conformité avec Ses lois, ont représenté en leur personne la justice publique ou la sagesse du gouvernement, et à ce titre ont fait mourir les méchants ; ces personnes n’ont en aucun cas enfreint le commandement : « Tu ne tueras pas ». 1
Des siècles plus tard, Thomas d’Aquin a commencé à codifier les pensées d’Augustin sur la guerre dans une liste d’indicateurs déterminant si une guerre est ou non éthiquement justifiable. La théorie moderne de cette idéologie s’ensuit. Étant donné que certains des meilleurs anciens érudits chrétiens sont à l’origine des aspects squelettiques de la théorie de la guerre juste, les croyants d’aujourd’hui ne devraient pas être surpris que chacun des aspects soit sous-tendu par la vérité biblique !
En résumé, l’expression latine désignant les guerres moralement justes ou justifiables est jus ad bellum, qui signifie “le droit de faire la guerre”, mais seulement lorsqu’il répond aux huit critères suivants:
A. LA JUSTE CAUSE
La raison de s’engager dans une guerre, comme seul moyen raisonnable de défendre une nation contre un agresseur maléfique, est-elle moralement juste ? Comme indiqué dans l’introduction, dans Apocalypse 19 :11, Dieu avec fureur fait la guerre contre l’Antéchrist.
Remarquez son principe de belligérance :
« Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice ».
C’est un passage glorieux du spectacle impressionnant de la seconde venue triomphale du Christ. Notez qu’ici Dieu ne fait la guerre que, lorsque c’est pour une cause juste. Les nations qui envisagent de faire la guerre devraient faire de même : n’envisager une belligérance que lorsque la cause est juste.
Conquérir d’autres nations est généralement un mauvais objectif de guerre, parce que Dieu est pour la diversification des nations selon Genèse 11. Envahir, usurper ou coloniser une autre nation de quelque manière que ce soit est un mauvais objectif pour l’usage de la guerre. Dieu a intentionnellement dispersé les nations (11:8), et Son intention est qu’elles soient maintenues dispersées. (Dieu merci, cette idée de Genèse 11 :8 est profondément, inébranlablement ancrée dans le tissu de notre nation ! Notre nation possède la plus grande puissance de guerre dans l’histoire du monde, une puissance qui pourrait être utilisée alternativement pour conquérir le monde si ce n’était pas pour nos convictions profondes tirées de Genese11 :8 ! Eu égard à notre force militaire, que notre conscience permanente, notre vision et nos convictions découlant de Genèse 11 :8 ne s’écartent jamais de notre culture d’entreprise et de notre pensée en tant que nation.)
LE CRITERE DE LA “ JUSTE CAUSE ” SIGNIFIE QUE, DE MANIERE MANIFESTE, LA SOUVERAINETE D’UNE NATION EST DIRECTEMENT MENACE.
La « juste cause » est le premier principe qu’une nation doit prendre en considération lorsqu’elle réfléchit au recours à la guerre. Une menace directe contre une nation doit être imminente pour justifier le recours à la guerre.
B. AUTORITÉ COMPÉTENTE
Le prochain principe pose cette question : l’agression à laquelle une nation répond, a-t-elle été déclarée et/ou proliférée par l’autorité réelle au sein de la nation ? En d’autres termes, est-ce qu’une nation envisage d’entrer en guerre en réponse à une action secrète d’un renégat ou d’un tiers au sein de la nation ? Cette distinction aide à se prémunir et à discerner l’existence de parties autres que celles qui détiennent l’autorité réelle qui peuvent vouloir accélérer injustement et de manière injustifiée une guerre en utilisant la tromperie et l’agitation. Le fait que notre nation déclare la guerre à une autre nation qui n’est pas responsable des actions perverses menées à l’intérieur de ses propres frontières géographiques n’est pas juste. Ce principe est également enraciné dans 1 Pierre 2 :13-14.
C. JUSTIFICATION COMPARATIVE
Ce troisième principe signifie ceci : à titre de comparaison directe, les actions moralement répréhensibles de l’ennemi et les actions moralement justes de la nation faisant la guerre doivent être évidentes. Voyons ce qui est écrit dans Romains 13:3 à cet égard :
« Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité? Fais le bien, et tu auras son approbation »
Ce simple point pourrait être facilement négligé : si une autre nation fait ce qui est moralement juste, il n’y a aucune justification pour entrer en guerre contre elle. Relativement parlant, il doit y avoir une justification comparative et absolue pour s’engager dans l’acte de guerre :
L’INJUSTICE SUBIE PAR UNE PARTIE DOIT L’EMPORTER DE MANIERE SIGNIFICATIVE SUR CELLE SUBIE PAR L’AUTRE QUI DECRETE LA GUERRE.
Par exemple, le sort supplémentaire que l’invasion des Américains a apporté au peuple français était justifiable par rapport aux atrocités subies sous Hitler, parce qu’il s’agissait d’un contraste moral entre la conquête nationale injustifiable et la captivité par rapport à l’espoir et au coût de la libération nationale.
D. BONNE INTENTION
Le but de la guerre est-il de parvenir à établir la justice et la droiture ou de conquérir, de piller et de détruire, ou les motifs sont-ils peut être vengeurs ? Proverbes 21 :2 parle de ce qui sous-tend la nécessité de discerner les bonnes intentions :
« Toutes les voies de l’homme sont droites à ses yeux ; Mais celui qui pèse les cœurs, c’est l’Éternel »
De nombreux passages parlent de la capacité de l’homme à se tromper lui-même à cause de la Chute (cfr. Proverbes 16 :2, 24:12; 1 Samuel 16:7; 1 Corinthiens 4:4). L’effet noétique du péché, s’il n’est pas contrôlé par le conseil de la Parole de Dieu et le conseil d’autres personnes pieuses, peut conduire à la manifestation de mauvaises intentions. Par rapport aux penchants pécheurs de l’homme, le livre des Juges de l’Ancien Testament déclare que chaque homme fit ce qui était bien à ses propres yeux (17 : 6b) mais, ce faisant, ils ont mal agi. L’homme, conscient de son état de pécheur, obtient toujours le conseil pieux auprès des autres. (cfr. Proverbes 13 :10). Proverbes 24 :6 indique sommairement comment on doit mener une guerre que Dieu approuve par rapport à ce principe des bonnes intentions :
« Car tu feras la guerre avec prudence, Et le salut est dans le grand nombre des conseillers ».
Il est extrêmement important de discerner soigneusement si les motifs et les intentions de faire la guerre sont justes. Ce discernement ne peut s’accomplir que grâce au conseil de plusieurs. Il s’ensuit donc qu’une nation ne doit pas aller en guerre sur une décision unilatérale émanant de l’exécutif ; au contraire, la recherche de l’approbation du Congrès serait appuyée par les Écritures. Une telle approbation est un frein et un contrepoids, qui est nécessaire à l’homme pour prendre conscience de son manque habituel du meilleur jugement ou de sa capacité à discerner si nos motifs et nos intentions sont appropriés et honorent Dieu. En résumé, concevoir de bonnes intentions est un principe scripturaire sûr.
E. DERNIER RECOURS
Tous les autres moyens raisonnables de résoudre le conflit ont-ils été sérieusement essayés et épuisés ? Romains 12 :18 souligne cette idée :
« S’il est possible, autant que cela dépende de vous, soyez en paix avec tous les hommes ».
Dieu est satisfait lorsque les parties peuvent résoudre leurs problèmes, tout en écartant le recours à la guerre. En même temps, ce principe est souvent utilisé à mauvais escient par la partie fautive : la nation coupable utilise-t-elle des négociations interminables comme une tactique de blocage alors qu’elle se prépare à faire le mal ? La partie légitime ne doit pas être naïve face à ce stratagème ; vient un moment où il est évident que la grâce de l’un est mise à profit par l’autre pour retarder injustement ce qui sera finalement nécessaire : le juste recours à la force. La guerre devrait toujours être le dernier recours.
F. PROBABILITÉ DE REUSSITE
Entrer en guerre est insensé à moins qu’il y ait une forte probabilité de réussite. Luc 14 :31 soutient la base biblique de ce principe :
« Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur: Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux ».
Pour répondre à la question de la probabilité de réussite d’une campagne de guerre, les considérations évidentes du coût doivent être prises en compte. Il est difficile de déterminer ce que coûtera un effort de guerre couronné de victoire, et chaque campagne de guerre est différente avec son propre lot de circonstances. Le but de cette étude n’est pas de se fourrer dans ces mauvaises herbes, mais de souligner qu’il est essentiel d’évaluer la probabilité de réussite et le coût des considérations bibliques avant de décider d’entrer dans une guerre.
G. PROPORTIONNALITÉ DES RÉSULTATS
Les bons résultats obtenus dans l’atteinte des objectifs de guerre seront-ils plus importants que les pertes qui résulteront inévitablement de la poursuite de la guerre ? Luc 14 :28 parle de ce principe :
« Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, »
Même si Dieu déclare que les gouvernements doivent porter l’épée…. pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal, il n’est pas toujours évident que le résultat positif obtenu en vengeant le mal l’emporte sur les dommages supplémentaires infligés aux victimes innocentes et à des passants innocents. Il se peut que la proportionnalité des résultats augmentera avec le temps ou une plus grande créativité sera manifestée dans le moment ou selon le type de guerre utilisé. De telles considérations relatives à l’entrée en guerre sont certainement étayées par les Écritures pour déterminer convenablement la volonté de Dieu dans la décision. En prenant la Russie comme exemple, si couper leurs lignes d’approvisionnement et imposer des sanctions aux conséquences graves a des résultats proportionnels plus importants, est-il plus sage de le faire que de tenter de combattre un ennemi intégré ? Les dirigeants d’une nation doivent calculer et peser les coûts et les avantages de leur stratégie de guerre avant de la lancer.
H. BONNES DISPOSITIONS
Toute guerre doit être entreprise avec beaucoup de réticence, de sobriété et de conseil. Ceux qui engagent la fureur de la guerre doivent le faire avec une grande tristesse. Le Psaume 68 :30d parle de ceux qui prennent plaisir à la guerre :
« Disperse les peuples qui prennent plaisir à combattre ! »
Compte tenu de la douleur de la punition, de l’inévitabilité de nuire à des innocents et des représailles sur la nation et ses citoyens, le fait qu’un individu ou une nation participe gaiement au combat est terriblement déplaisant à Dieu. Ce dernier critère de la théorie de la guerre juste, assimilé à tous ceux qui le précèdent, sont des principes justifiés par les Écritures.
V. CONCLUSION SUR LA THÉORIE DE LA GUERRE JUSTE
Lorsque les critères sont raisonnés de commun accord avec soin et qu’engager une guerre est juste et convenable, alors une nation doit s’y engager avec toute sa force, toute son attention et toute sa puissance dans une quête de victoire immédiate et décisive. En réponse à la réunification de tous les éléments de la théorie de la guerre juste quand aller en guerre est juste et vertueux, ce qui en résulte ne peut en aucun cas être une réponse tiède ! Une nation ne peut pas répondre de manière flasque avec des objectifs moins que clairs !!
Winston Churchill, confronté à l’inévitabilité de l’engagement de l’Allemagne nazie, a étudié et rempli tous les critères ci-dessus avec le Parlement. En entrant dans la guerre, il a personnellement incarné la disposition et la résolution à faire la guerre, c’est ce qui doit nécessairement suivre lorsqu’une nation entre de manière justifiée et juste dans une guerre. Dans son discours au Parlement en 1940, il déclara ce qui suit :
« Sachons assumer nos devoirs et nous conduire de telle sorte que, si l’Empire et la communauté des nations britanniques durent mille ans, les hommes disent : de toutes leurs heures, « ce fut l’heure la plus belle ».2 Vous demandez quel est notre but ?… Victoire, victoire à tout prix, victoire malgré toute terreur ; la victoire, aussi longue et difficile que soit la route ; car sans victoire, il n’y a pas de survie ».3
Churchill sert de modèle exécutif pour mener correctement une nation à la guerre. Lorsque la guerre est justifiée et juste, les dirigeants d’un pays ne devraient jamais y entrer avec un « faible taux de testostérone ». C’est un engagement tout ou rien de la nation entière dans sa quête décisive de la victoire totale au plus vite !
La semaine prochaine : nous examinerons les quatre principes de la conduite d’une guerre et examinerons plusieurs positions opposées à la théorie de la guerre juste : le pacifisme chrétien et le non-interventionniste. Nous verrons si ces positions sont bibliquement défendables.cm
1 Saint Augustin, trad. par Marcus Dods, La Cité de Dieu (Carol Stream, Ill. : Tyndale House Publishers, 2009).
2 Winston Churchill, « 1940 : The Finest Hour », 2021, International Churchill Society, https://winstonchurchill.org/resources/speeches/1940-the-finest-hour/ their-finest-hour/ » https : //https://winstonchurchill.org/resources/speeches/1940-the- finest-hour/their-finest-hour/.
3 Winston Churchill, « Blood, Toil, Tears and Sweat, 1940 », 13 mai 1940, American’s National Churchill Museum, https://www.nationalchurchillmuseum.org/blood-toil-tears-and-sweat.html.